Bravant la loi, des milliers de manifestants anti-Sissi se rassemblent depuis fin septembre dans les rues égyptiennes. Cette mobilisation s’est soldée par des milliers d’arrestations.
La Commission égyptienne pour les droits et les libertés fait état deprès de 3.000 Égyptiens arrêtés ou disparus, depuis le début des manifestations fin septembre.
Parmi les personnes arrêtées se trouvent plusieurs figures politiques, notamment Esraa Abdel-Fattah, blogueuse et journaliste, connue pour avoir été l’une des fondatrices du « Mouvement du 6 avril » en 2008, à l’origine de la mobilisation de millions d’Égyptiens lors de la révolte de 2011 ayant provoqué la chute d’Hosni Moubarak. Elle a été arrêtée dimanche 13 octobre au soir, dans la rue, par des policiers en civil qui l’ont emmenée en voiture.
Le pouvoir égyptien se félicite haut et fort d’avoir étouffé le mouvement. « Je veux féliciter les courageux policiers qui ont géré ce problème énergiquement. Nous n’avons eu vent d’aucune violation ni de problèmes majeurs durant ces manifestations », a souligné Mostafa Madbouly lors d’une allocution devant le Parlement le 8 octobre, chaleureusement applaudi par les députés. « Les Égyptiens n’admettront pas que le scénario du chaos se répète », a-t-il poursuivi, en référence au soulèvement de 2011 qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak.
Aux côtés de figures du mouvement de 2011, figurent des milliers de jeunes, issus des quartiers populaires et pauvres des villes du Caire et de Suez, pris en étau entre les politiques d’austérité économique du gouvernement et la forte inflation.