L’ex-président égyptien islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée en 2013, a été condamné samedi à une nouvelle peine de prison à vie alors que son mouvement est la cible d’une répression sanglante par le régime du président Abdel Fatah al-Sissi, rapporte l’AFP.
Il s’agit de la quatrième condamnation contre M. Morsi, premier président démocratiquement élu d’Egypte, au moment où M. Sissi, l’ex-chef de l’armée qui l’a destitué, est accusé par les défenseurs des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime ultra-autoritaire.
M. Morsi, dirigeant influent de la confrérie des Frères musulmans avait déjà été condamné à mort, à la prison à vie, et à 20 années d’incarcération dans trois affaires distinctes depuis son éviction en juillet 2013.
Dans l’affaire tranchée samedi, M. Morsi comparaissait avec 10 co-accusés pour la livraison présumée de « documents relevant de la sécurité nationale » au Qatar, selon l’acte d’accusation.
Le Qatar, riche émirat gazier du Golfe, était l’un des principaux soutiens de M. Morsi.
Ces documents comprenaient notamment « des rapports extrêmement sensibles concernant l’armée, le déploiement de ses troupes et son armement », selon le parquet.
M. Morsi et son directeur de cabinet Ahmed Abdel Atti étaient accusés d’avoir transmis ces documents au secrétaire personnel de M. Morsi, Amine El-Serafi, qui par la suite les aurait fait parvenir à un responsable de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera ainsi qu’à un officier des renseignements qatari, via des intermédiaires.