A l’approche de l’Eid el kebir, les autorités espagnoles dans les présides occupés de Sebta et Melilla continuent d’exercer la pression sur les musulmans en majorité marocains qui seront privés cette année de moutons en provenance du Maroc pour « éviter la fièvre aphteuse ».
Le ministère espagnol de l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement, avait confirmé, la semaine dernière, l’interdiction d’importer des moutons en provenance du Maroc à Sebta et Melillia en prévision de cette fête, soulignant qu’il est « indispensable » d’adopter des mesures préventives nécessaires afin de ne pas « exposer » le bétail espagnol à des « risques qu’on peut éviter».
Le ministère réagissait ainsi à une question écrite de la députée de la Coalition pour Melillia (CpM) et deuxième vice-présidente de l’Assemblée, Dunia Almansouri, sur l’interdiction d’entrée d’animaux vivants à Melillia depuis le Maroc.
Ce même département justifie cette mesure par le fait d’éviter toute maladie qui ferait perdre à l’Espagne son statut de « libre de fièvre aphteuse » qu’il détient depuis 30 ans ce qui aura des « conséquences dramatiques » pour le secteur des exportations.
Cette décision d’interdiction vient d’être soutenue par le corps des vétérinaires à Melillia, Francisco Álvarez, selon lequel il s’agit là d’une mesure préventive nécessaire pour éviter l’entrée dans l’enclave et partant, en Espagne, de la fièvre aphteuse dont l’impact aurait des conséquences graves sur le bétail espagnol.
Pour sa part, le président de la Commission Islamique de Melillia (CIM), Driss Mohamed a déclaré, la semaine dernière, que « le fait d’importer un mouton de la péninsule est aussi licite pour un musulman que de le faire à partir du Maroc ». Selon lui, aussi bien en Espagne, qu’en Europe ou aux Etats-Unis, « les musulmans utilisent des animaux qui ne viennent pas du Maroc pour leur sacrifice ». Il entendait ainsi mettre fin aux rumeurs selon lesquelles les moutons importés de la péninsule ne sont pas conformes au rituel musulman.