El Habib Choubani, du Parti de la justice et du développement (PJD), président du Conseil de la région Drâa-Tafilalet s’est octroyé des émoluments de 55.000 dirhams pour le mois d’octobre. Parallèlement, l’indemnité des adjoints et conseillers municipaux a été augmentée, tandis que l’enveloppe globale consacrée à la région ne bouge pas d’un centime.
Les caisses publiques plutôt que ses ressources personnelles. Alors que la situation financière de sa région est au cœur de la polémique depuis plusieurs mois, les avantages financiers liés au mandat de El Habib Choubani sont intarissables. Selon les informations de Barlamane.com/fr, le président du conseil de la région Drâa-Tafilalet, qui se comporte comme héritier de privilèges d’un autre âge, a alloué à sa propre personne personnes des indemnités allant jusqu’à 55.000 dirhams, et accordé à ses adjoints les plus fidèles des émoluments entre 2.000 et 15.000 dirhams. Le président de la région jugée la plus disetteuse du Maroc cumulerait primes et indemnités, roulerait en voitures de fonction, occuperait, aux frais du contribuable, des adresses de rêve et bénéficierait d’un train de vie si délicieusement somptueux. Sans conteste.
El Habib Choubani est accusé de bénéficier en toute discrétion de « privilèges financiers » et de compensations qu’il s’attribue au mépris de la loi et qui sont au cœur de plusieurs interrogations. Sur quel principe repose la justification de ces indemnités? Choubani, dont les ressources mensuelles sont déjà considérables, abuse impunément de l’argent de l’État, alors qu’il est indemnisé des frais et dépenses de voyage, séjour, logement et nourriture, tandis qu’une part très importante de la population de sa région est lassée, sur le fil du rasoir, connaît des difficultés sans jamais en voir l’issue, ni même pouvoir en espérer la sortie. La réalité de la montée des précarités à Drâa-Tafilalet ne fait pas de doute, ainsi que la montée des émoluments de celui supposer garantir la transparence d’une fonction publique représentative qu’il assume très mal depuis des années.
Alors que la population revendique des projets, la liberté de se mouvoir, de s’installer, de progresser, El Habib Choubani puise dans les caisses d’une région qu’il maintient dans un état de délaissement mortifère. Les chantiers, à la traîne, contestés, rendent Drâa-Tafilalet un espace indifférencié, isotrope, ouvert à tous les vents des dérives, à toutes les tentatives de dominations territoriale et sociale dénuées de légitimité.