Dans un entretien accordé à France 24, le chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani, s’est exprimé autour de nombreux sujets, notamment, le blocage gouvernemental, les vagues de contestations, les ressortissants marocains décédés en Libye et l’Union du Maghreb… en voici les détails.
S’exprimant autour de l’Union du Maghreb, El Othmani affirme qu' »il est impossible de construire l’Union du Maghreb sans tous les pays du Maghreb ». Il insiste sur la nécessité « d’avoir un rapprochement, un dialogue, des partenariats, une coopération entre les pays du Maghreb ». Le Chef du gouvernement soutient également qu’il a espoir que « l’Union du Maghreb verra le jour ».
Serait-ce le rôle très actif du Maroc sous l’impulsion du Roi dans le renforcement et le développement des relations en Afrique et la mise en valeur du produit africain par les Africains, qui conduit le chef du gouvernement à cette assertion ?
Face à tous les regroupements régionaux dans le monde, et l’émergence de nouvelles puissances mondiales, l’Afrique n’est pas en reste avec le nouveau marché commun ZLECA où le rôle du Maroc, à travers le Souverain a été majeur, le Maghreb, en tant qu’entité n’aura d’autre choix pour émerger que de s’unir. En 1989, la première esquisse de l’UMA avait vu le jour, elle tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger. Victime d’un embargo international depuis 1992, la Libye affichera son désintérêt pour l’institution.
Dans l’entretien, El Othmani affirme sa satisfaction du bilan de son gouvernement, présenté à l’occasion du deuxième année de son mandat et s’exprimant autour de la vague de contestation qui a touché de nombreux secteurs au Maroc, le Chef de gouvernement se contente de répondre par le fait que « le monde entier aujourd’hui est traversé par les tensions et les contestations. Le Maroc a également été affecté par cette tendance ».
Il ajoute que « ce gouvernement est témoin de moins de contestation que les gouvernements précédents », taclant au passage son prédécesseur du PJD Abdelilah Benkirane. Cette déclaration prend tout le sens d’un euphémisme, puisqu’en réalité, jamais le Maroc n’aura jamais vécu autant de manifestations à la fois. Les médecins, les dentistes, les pharmaciens, les enseignants, les étudiants, les opticiens, les prothésistes dentaires, les associations féminines… ce sont autant de causes qui manifestent simultanément depuis des mois et tous sont des témoins de crises qui secouent le gouvernement d’El Othmani.
Lorsque le blocage du gouvernement est évoqué par le journaliste de France 24, El Othmani affirme qu « il ne considère pas qu’il y a eu une crise », il qualifie ce blocage de « petit problème », relevant du « coût du pluralisme politique », qui crée des « difficultés dans la formation d’alliances gouvernementales ». En réalité, 8 ans après son ascension à la tête du gouvernement, le PJD peine encore à s’imposer à la tête de l’Exécutif. Actuellement, le parti est rongé par les tensions internes les frasques et les scandales dont se fait l’écho la presse nationale.
C’est toujours le Roi qui conduit les grandes réformes. La vague de remaniements ministériels qui a secoué la scène politique en témoigne.
Le gouvernement marocain peine à garder son équilibre, entre la majorité hétéroclite, presque tentaculaire, une opposition qui pèse de tout son poids et des crises gouvernementales en alternance avec celles de partis de la majorité.
S’exprimant à propos des migrants marocains atteints par la frappe aérienne de Tajoura, en Libye, El Othmani a affirmé la mise en place d’une cellule de crise par le ministère des Affaires étrangères, le Ministère des expatriés et le Consulat Général marocain à Tunis, chargée de définir les identités et le nombre de marocains touchés par la frappe. Il conclut que « le bilan était assez lourd pour les Marocains, les autorités marocaines aujourd’hui sont très mobilisées pour transporter les corps, et la charge sera couverte par l’Etat ».






