Lors de son passage jeudi soir, sur Al Oula, le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a réaffirmé que la situation épidémiologique au Maroc demeure “maîtrisée” et que le Royaume aurait évité 200 décès par jour grâce aux mesures d’urgence sanitaire décrétées par les autorités compétentes.
Le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, a annoncé que le Maroc a évité le pire à cause de la solidarité nationale des Marocains. Dans ce cadre, il rappelle que plus de 90% des cas confirmés au Maroc sont bénins à modérés, sans signes de pneumonie. D’après lui, la baisse du taux de létalité fait montre de l’efficience du protocole thérapeutique adopté par le Royaume. Il s’agit de données précédemment présentées par Mohamed El Youbi, patron de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies.
El Othmani : “le Maroc a enregistré jusqu’à présent 130 décès” (FAUX)
S’agissant du nombre de cas graves, El Othmani indique qu’il est en diminution constante. En outre, il existe aujourd’hui 50 cas critiques d’infection au Covid-19, dont 20 sont placés en réanimation.
Toutefois, en présentant en bref la situation épidémiologique au Maroc, le Chef du gouvernement a annoncé que le Royaume compte jusqu’à présent 130 décès, alors que le bilan sanitaire présenté, le 7 mai à 16h00, par Mohamed El Youbi, patron de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies, indique un total de 183 morts, soit une différence de 53 personnes ayant succombé au virus. On se demande s’il s’agit d’un oubli ou d’une méconnaissance de la situation ?
Le gouvernement n’a accordé aucun soutien direct à aucun entrepreneur du secteur privé
Quant au Fonds spécial dédié à la gestion du nouveau coronavirus, le Chef du gouvernement a rappelé que seuls les salariés en arrêt provisoire de travail déclarés à la CNSS, relevant des employeurs en difficulté, et les ménages opérant dans l’informel et en situation de perte d’emploi qui peuvent bénéficier des indemnités et des aides de subsistance directe octroyées par ce Fonds. Dans ce cadre, El Othmani dément avoir accordé des aides aux écoles privées. Il affirme ainsi que le gouvernement n’a accordé aucun soutien direct à aucun entrepreneur du secteur privé, quel que soit son secteur d’activité.
En ce qui concerne les indemnités versées par le fonds covid-19 au cours du mois de mars, El Othmani souligne 716.000 salariés ont bénéficié de ces aides et que plus de 900.000 salariés ont été déclarés en arrêt temporaire du travail. Ils sont affiliés à 62% de l’ensemble des sociétés inscrites à la CNSS. Soulignons que le ministre de l’Emploi a présenté ces données le 4 mai dernier.
Quant aux aides directes accordées aux personnes exerçant dans l’informel, le Chef du gouvernement indique que sur les 5,1 millions de ménages impactés par la crise sanitaire avec ou sans RAMED, 900.000 ne sont pas encore servis, dont 400.000 de ménages disposant de la carte RAMED. Ils le seront dans les jours qui viennent.
Quid du RSU ?
Soulignons que le gouvernement devait procéder au ciblage des personnes vulnérables afin d’instaurer un système d’aides directes. Concrètement, il fallait identifier la population, la doter d’un montant donné et trouver un moyen de lui faire parvenir de l’argent. En effet, l’activation du Registre social unique (RSU) aurait permis d’aller très vite dans la situation actuelle. Interrogé sur la mise en oeuvre de ce registre, El Othmani a indiqué que le projet de loi a été soumis au Parlement sans donner plus de détails tout en essayant de détourner la question.
Le spectre d’une année blanche écarté
Depuis le 16 mars dernier, le ministère de l’Education nationale a lancé le processus d’enseignement à distance, à travers les chaînes de télévision et des plateformes en ligne. Interrogé sur dossier, le Chef du gouvernement a reconnu l’existence de plusieurs obstacles qui entravent l’accès à l’enseignement à distance.
Il a, en outre, indiqué que les examens nationaux auront bel et bien lieu après la levée du confinement. Le spectre d’une année blanche est ainsi écarté, reste à définir les dates précises des examens qui dépendent de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 au Maroc. Il a également annoncé qu’à la levée du confinement, des programmes de soutien seront dispensés aux élèves afin de les accompagner les élèves dans la préparation des examens. Dans ce cadre, il a affirmé que le ministère de tutelle est en train d’étudier un ensemble de scénarios pour l’après-confinement et que des solutions vont être annoncées dans les jours à venir.
La relance de l’économie en cours de traitement
Interrogé sur le coût économique de la crise, El Othmani a souligné qu’il “ne dispose pas de chiffres pour le moment et qu’il est encore tôt pour faire des évaluations”. S’agissant de la relance de la machine économique, il a indiqué que son gouvernement s’appuiera sur des plans de relance sectoriels, en tenant compte de la phase de redémarrage propre à chacun de ces secteurs selon ses spécificités. Des plans qui seront, toutefois, proposés par les représentants des professionnels de chaque secteur et qui seront soumis au Comité de veille économique et à l’Exécutif.
Marocains coincés à l’étranger : pas de retour avant la réouverture des frontières
La situation des 27.850 Marocains bloqués à l’étranger semble toujours au point mort. Depuis le début de la crise, le Chef du gouvernement n’a cessé d’annoncer qu’un plan de rapatriement est en cours d’élaboration. Après 53 jours d’attente, El Othmani souligne que leur retour ne pourra pas se faire avant la réouverture des frontières du Maroc et qu’aucun retour n’est, pour le moment, envisageable avant la levée de l’état d’urgence sanitaire.
A quand le déconfinement ?
El Othmani affirme que le gouvernement n’a pas encore de perception ni de vision autour du déconfinement. “Il s’agit d’une décision qui doit être prise avec précaution et qui nécessite une réflexion profonde pour garantir sa réussite. Divers scénarios sont en cours d’étude”, a-t-il indiqué.