Concours reportés, promotions paralysées, le gouvernement a décidé de contenir les répercussions sur l’économie de la pandémie de coronavirus en puisant dans les fonds de l’éducation nationale.
La Loi de Finances 2020 a consacré un total de 91 milliards de dirhams (MMDH) à l’enseignement. Une partie de ce montant sera injectée dans le plan d’aide contre le coronavirus. La décision du Chef du gouvernement issu du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui mène la coalition au Maroc a suscité l’ire des enseignants, qui accusent Saâdeddine El Othmani de sacrifier la «vision stratégique de la réforme de l’éducation», tendant à «l’édification d’une école de l’équité et de la qualité» en puisant dans les ressources déjà maigres du secteur, alors qu’il pouvait faire sauter d’autres verrous budgétaires moins élémentaires.
Des concours qui devaient se tenir dans le secteur de l’enseignement durant les trois prochaines semaines seront reportés. Cela concerne en premier lieu les concours de recrutement pour la fonction publique et pour l’éducation nationale. Des mesures qui affecteront sans aucun doute l’avancement des carrières des enseignants.
Le Maroc a fermé ses crèches, écoles, collèges, lycées et universités pour une durée indéterminée. «Pour notre intérêt général», a souligné le communiqué du ministère de l’Education nationale, et «jusqu’à nouvel ordre ». Pendant «au moins un mois», a précisé le gouvernement.
Une décision bien accueillie par la communauté éducative, face à l’accroissement de la pandémie du nouveau coronavirus, mais sans aucune vision sur comment l’«école à distance» devra se tenir.
Au Maroc, la vie quotidienne des populations reste perturbée, la limitation des déplacements, les fermetures en cascade de lieux publics et les restrictions du nombre de personnes pouvant circuler.