Le quotidien algérien El Watan, non sans un pincement au cœur, commente la visite officielle qu’entreprend, samedi et dimanche, le président français François Hollande au Maroc.
Sous le titre ‘’les enjeux d’une visite de ‘réconciliation’’’, il estime d’emblée il qu’’’Il apparaît que l’Elysée encourage le Maroc à jouer un rôle de partenaire stratégique en Afrique du Nord et subsaharienne, tout en se montrant soucieux de ménager l’Algérie — dont le rôle, le poids et l’influence sont incontournables — et d’entretenir un équilibre dans ses relations entre les deux voisins (SIC)’’.
Mais comme il fallait s’y attendre, la question du Sahara- qui décidemment empêche les dirigeants algériens et leurs acolytes du Polisario de dormir- surgit, encore une fois, à chaque visite d’un dirigeant français au royaume.
Toutefois, souligne, non sans regrets, El Watan , «sur la question du Sahara occidental, la vision de la France est proche de celle du Maroc. Notre position n’a pas changé. Le plan d’autonomie présenté par le Maroc est une base de discussion», indique-t-on de source proche de l’Elysée. A El Watan qui faisait remarquer que d’autres options pour la résolution du conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario sont retenues par les Nations unies et la communauté internationale, notamment le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, la réponse est sans appel : «Le choix de l’autonomie a la meilleure chance de fonctionner.»
Mais cette affirmation, martelée de cette manière, ne semble guère convaincre notre confrère qui y va de son propre commentaire en soulignant que Paris, membre du Conseil de sécurité, ‘’ne semble pas embarrassé dans ses relations avec le Maroc par la violation par ce dernier des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés ni par l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental’’.
Faute de se rendre à l’évidence et comprendre, une fois pour toutes, que tout le monde ne partage pas la vision de notre voisin de l’est– un voisin qu’on n’a malheureusement pas choisi-, El Watan rappelle, une énième fois, que le ‘’Parlement européen a décidé de confirmer l’accord signé avec le Maroc ouvrant la pêche dans les eaux territoriales du Sahara occidental’’.
C’est ce qu’on appelle sauter du coq à l’âne.
Et ce journal qui voue au Maroc un ‘’amour impossible’’, persiste et signe en reprenant sa ‘’source ‘’ qui considère que «la question sahraouie n’est pas la cause» de la tension dans les rapports algéro-marocains, mais «une conséquence». Aussi, «l’amélioration des relations entre Alger et Rabat ne partirait pas de la question sahraouie». Elle partirait d’où alors ?
El Watan tient tout de même à rappeler le programme de la visite de M. Hollande surtout son volet économique, en soulignant que la France est le deuxième partenaire commercial du Maroc- le premier étant l’Espagne-, mais le premier partenaire en termes d’investissements, de retour sur investissements et de réinvestissements, et également le premier bénéficiaire de l’aide publique française au développement.
Face à toutes ces évidences, l’Algérie – dont ‘’le rôle, le poids et l’influence sont incontournables’’- et sa presse finira-t-elle par nous lâcher ?