Lors d’un point de presse, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, le parti de la justice et du développement s’effondre, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 12.
Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), tous deux de tendance libérale, et le Parti de l’Istiqlal (centre-droit), avec respectivement 97, 82 et 78 (sur 395 députés).
Le taux de participation a atteint 50,35% au niveau national, selon le dernier chiffre donné par le ministre de l’Intérieur. Sachant qu’il avait plafonné à 43% lors des précédentes législatives en 2016 et à 53% lors des dernières élections locales en 2015.
La participation a été élevée dans les régions du Sud qui englobent la partie du territoire disputé du Sahara occidental contrôlée par le Maroc.
Tôt dans la journée, les islamistes avaient fait état de « graves irrégularités », dont « la distribution obscène d’argent » à proximité de bureaux de vote et des « confusions » sur certaines listes électorales, des citoyens n’y trouvant pas leur nom.
Rappelons qu’une vive polémique a d’ailleurs opposé ces derniers jours le PJD au RNI. En effet, l’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane avait tiré à boulets rouges sur le chef du RNI Aziz Akhannouch, jugeant qu’il fallait « une personnalité politique intègre » à la présidence du gouvernement.
Ministre de l’Agriculture depuis 2007, M. Akhannouch avait rétorqué que les critiques des islamistes étaient « un aveu d’échec » et « ne visaient qu’à semer la zizanie ».
Le ministre, à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, a déjà joué un rôle clé dans le précédent gouvernement, contrôlant des portefeuilles importants comme l’Economie et les Finances ou l’Industrie.
C’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants était calculée sur la base du nombre d’électeurs inscrits et non des votants.
Ce nouveau mode de calcul devait favoriser les petits partis au détriment des grandes formations. Mais seul le PJD s’y était opposé, s’estimant déjà « lésé ».