Avant de passer par l’épreuve du scrutin de 2021, le chef du gouvernement, dont le quinquennat s’est englué dans un tourbillon de polémiques, de réformes mal menées, et d’agitations artificielles, cherche à préparer le terrain pour les échéances cruciales qui se tiendront l’an prochain.
La réunion du chef de l’exécutif Saâdeddine El Othmani, du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui mène la coalition gouvernementale, mercredi à Rabat avec les chefs des partis politiques représentés au Parlement, a été l’occasion d’entamer les consultations sur les prochaines élections. L’objectif en serait de consacrer le consensus et de poursuivre les réformes politiques dans le Royaume. Pour l’avenir, pour la fixité des institutions, pour la direction de la politique du Maroc, le dirigeant islamiste tend à ménager tous les intérêts sans laisser la porte ouverte aux améliorations.
Cette rencontre intervient au moment où le quinquennat d’El Othmani approche de sa fin, marqué par des réformes insuffisances, des alliances dénouées, des intrigues de longue haleine, des projets de loi, inaboutis et des éclats de voix de mauvais goût. Alors que l’opinion publique s’attend à des élections qui soient des manifestations directes des tendances populaires et des phénomènes représentatifs par excellence, la coalition menée par les islamistes s’est mis à dos toutes les forces sociales et politiques. Et ce, en flattant des intérêts partisans, en multipliant les compromissions de politique intérieure qui ont mené au remaniement gouvernemental.
Les reproches des alliés anciens et actuels, ainsi que ceux de l’opposition dénoncent l’incapacité du PJD à trouver des alternatives à la situation économique et sociale. Quant aux citoyens, le taux de participation aux élections passées montre le niveau de désabusement général par rapport aux politiciens. Et cela n’est pas prêt de s’arranger.
Plusieurs responsables ont assisté à cette réunion, dont le ministre d’État chargé des droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice et le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur.