Jusqu’où ira le Parti Justice et Développement (PJD) dans sa quête effrénée des coalitions, suite à ses victoires enregistrées lors du scrutin communal et régional du 4 septembre dernier, surtout dans les grandes villes du royaume, un enjeu capital en matière de gestion de la chose locale, sorte de baromètre pour les législatives ?
Les réunions qui se succèdent entre les partis de la majorité pour parvenir à un consensus en matière de coalition, font ressortir un certain hiatus en particulier entre le PJD, 3ème en termes de sièges remportés dans les communales, et le RNI (4eme), son allié dans la majorité. Abdelilah benkirane sacrifiera-t-il cette majorité sur l’autel des coalitions, de plus en plus difficiles à constituer, en raison de désaccords et parfois d’orgueil, voire d’intérêt à bien se positionner en perspective des législatives prévues dans un an. Les analystes qui suivent de prés ce méli-mélo au sein de cette majorité patchwork ou communistes côtoient islamistes et libéraux se frottent aux conservateurs, s’interrogent sur cette guéguerre qui vient de s’éclater et qui en dit long sur sa nature fragile. Une implosion, souhaitée de tout cœur par les partis de l’opposition, n’est pas à écarter, ce qui fera le bonheur de certaines formations lui appartenant, telles l’Istiqlal, frère ennemi du PJD depuis sa décision de claquer la porte à cette majorité il ya plus d’un an, et l’USFP, qui va de mal en pis et qui n’arrive plus à se remettre des querelles intestines en son sein.
Le PJD qui crie urbi et orbi qu’il ne cédera pas un pouce sur sa décision de « gouverner » les mairies de Casablanca, Rabat, Fès Kenitra Meknès Er-Rachidia, en attendant de se positionner sur les régions, souffle le chaud et le froid en soulignant notamment privilégier les coalitions au sein de la majorité, tout en menaçant de recourir à ses détracteurs en cas de désaccord.
S’il est vrai qu’en politique, tout est permis et rien ne doit surprendre, il est vrai aussi que l’électeur qui s’efforce de participer au jeu démocratique comprend mal ce qui se trame dans les états-majors des partis qui, une fois l’avoir sollicité, le laisse tomber sans même se donner la peine de lui expliquer certaines coalitions contre-nature.
En attendant ces accouchements au forceps, les électeurs et les populations n’ont qu’à prendre leur mal en patience.