Des journaux de jeudi signalent de nombreux dérapages et incidents à l’occasion de la campagne électorale pour le scrutin du 4 septembre, dans lesquels ils voient un signe du manque d’emprise des partis politiques sur leurs militants et partisans, voire de simples recrues occasionnelles, sans culture politique.
Le journal « Assabah » s’émeut de la tournure sanglante qu’a prise la campagne électorale à la préfecture de Aïn Sebaâ où des groupes rivaux se réclamant du PPS et du MP, en sont venus aux mains, avec usage de pierres et d’autres armes. Les affrontements ont fait des blessés qui ont été transférés à l’hôpital à Hay Mohammedi. Après l’intervention de la force publique et l’arrestation de certains mis en cause, les responsables locaux des deux partis, par ailleurs alliés au sein du gouvernement, ont désavoué les semeurs de troubles.
Ces incidents ne sont pas isolés puisque le journal rapporte que le candidat du Parti de l’Istiqlal à Had Soualem (Berrechid) a été agressé et que le PJD se plaint que sa campagne a été perturbée à Tétouan lorsque des rivaux ont agressé un véhicule qui transportait leurs candidats.
Le journal fait état d’une enquête diligentée depuis Rabat suite à une plainte de plusieurs partis concernant des irrégularités supposées «dans l’opération d’inscription exceptionnelle sur les listes électorales » au niveau de Beni Bouayach (Al Hoceima) qui serait destinée à favoriser le candidat du PAM, Elias El Omari.
A Marrakech, Le PJD ne pourra plus compter, comme en 2009, sur le vote des Salafistes affidés à Cheikh Maghraoui qui a lancé un appel à ses partisans en ce sens, indique le journal rapportant par ailleurs que M. Benkirane, SG du PJD, a poursuivi mardi sa campagne en se rendant à Tétouan où il a dit , à propos de son meeting raté à Taza, que les menaces ne lui font pas peur et que sa vie est menacée, quoique les Marocains méritent qu’il sacrifie sa vie pour eux, selon ces propos.
Le Journal «Al Massae» rapporte les déclarationsde Chabat , SG du PI, se plaignant des «pressions» qui seraient exercées par des agents d’autorité sur les candidats du parti à Taounate, Moulay Yacoub et Boulmane pour se retirer des élections, et émettant des doutes sur l’honnêteté du scrutin.
Il consacre ses titres à la «Une» à la situation incongrue qui concerne 50 bus importés en train de pourrir à la douane au port de Casablanca faute de paiement par la société de transport urbain de Rabat des droits de douane. Il signale aussi la suspension de huit médecins à Meknès par le ministre de la santé, suite à un rapport d’une commission centrale d’inspection qui a constaté leurs manquements graves, notamment leur travail dans des cliniques privées.
Le journal indique, par ailleurs, qu’une plainte d’investisseurs marocains expatriés concernant des entraves à leurs projets dans différentes villes, a valu la mise sur pied, sur hautes instructions royales, d’une commission qui s’est rendue sur les lieux à Témara.
Le journal «Akhbar Al-Youm» souligne, à propos de l’affaire ébruitée par la presse concernant l’admission de 30 Marocains israélites à un stage de formation militaire en Israël, que des milieux israéliens cherchent à monter en épingle cette affaire pour pousser les Marocains de confession juive à s’expatrier en Israël au motif que leur vie est en danger.
Sur le registre du terrorisme, le quotidien croit savoir que le démantèlement du réseau terroriste grâce à la collaboration entre le Maroc et l’Espagne a rendu impérative une visite du ministre espagnol de l’intérieur, prévue lundi, à Rabat .
« AL Akhbar» s’intéresse quant à lui, à l’implication de l’Instance centrale de lutte contre la corruption dans les élections. Elle a demandé, en effet, un contrôle plus strict sur l’argent affecté à la campagne électorale et recommandé de stipuler par la loi, la responsabilité civile des partis politiques de son utilisation illégale par leurs candidats.
Il cite par ailleurs le nom du candidat du PJD à Kénitra, Aziz Rebbah, à propos de certains procédés jugés douteux signalant, à cet égard, la notification par la municipalité de Kénitra à certaines personnes qu’elles ont été retenues parmi les attributaires de lots de terrain.