Le scrutin pour les communales et les régionales n’intéresse pas que les élites locales. Ils sont en effet quatorze ministres à se présenter au scrutin du 4 septembre prochain, vu l’enjeu que représente pour eux l’investiture à la présidence de leur région, partant de la stature dont bénéficie désormais cette entité dans la nouvelle Constitution.
Les partis de la majorité gouvernementale présentent en effet tous de grosses pointures à ce scrutin.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) met sur le devant cinq ministres candidats: Aziz Rabbah, ministre de l’équipement, du transport et de la logistique qui se présente à Kénitra et Lahcen Daoudi, ministre de l’enseignement supérieur, qui mène campagne à Béni-Mellal.
Le ministre délégué au budget, Idriss El Azami, sera, pour sa part, tête de liste dans la ville de Fès.
Les deux autres ministres candidats du PJD sont Abdelaziz Omari, ministre des relations avec le parlement et la société civile, qui se présente dans son fief électoral à Hay Mohammadi à Casablanca, alors que la ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui, a jeté son dévolu sur sa ville natale Fquih Bensaleh où elle sera en course avec un ministre du Mouvement Populaire (MP), Mohamed Moubdie, en charge de la fonction publique et non moins président du conseil provincial de Fquih Bensaleh.
Outre Moubdie, trois autres ministres du MP entreront dans la compétition, à savoir Driss Merroun, ministre de l’aménagement du territoire, dans la ville de Taounate, Khalid Barjaoui, ministre délégué chargé de la formation professionnelle, à Témara, et M’hand Laensar, ministre de la jeunesse et des sports, à Imouzzer Marmoucha.
Pour sa part, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) présentera trois de ses ministres dont deux femmes. La ministre de l’artisanat, Fatima Marouane, est candidate à Casablanca, tandis que M’Barka Bouaida, la ministre déléguée aux affaires étrangères et à la coopération, est candidate sur la liste féminine à Guelmim.
Le RNI espère réaliser un bon score avec M’barka Bouaida qui appartient à une famille à la notoriété bien assise dans la région. La liste du parti de la colombe pour les régionales de Guelmim est conduite par Abderrahim Bouaida, le cousin de la ministre.
Le RNI n’aura cependant pas la tâche facile face à un concurrent bien implanté aussi dans la région, en l’occurrence l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) dont la liste est conduite par un puissant prétendant, Abdelouahed Belfkih.
Dans la région de Meknès-Fès, une rude bataille est en perspective pour remporter la présidence de la région entre, d’une part, Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, qui considère la capitale spirituelle comme son fief incontestable et, d’autre part, une brochette impressionnante comprenant pas moins de cinq ministres du gouvernement actuel.
Chabat aura en face de lui le pjdiste Driss Azami (candidat à Saïss), le patron du MP M’hand Laensar qui se présente à Imouzzer Marmoucha, Driss Merroun (MP) et le ministre du commerce extérieur Mohamed Abbou ( RNI- candidats à Taounate).
Enfin, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) présente trois ministres. Il s’agit d’Abdesslam Seddiki, ministre de l’emploi et des affaires sociales, candidat dans sa ville natale, Taza, El Houssaine Louardi, ministre de la santé, qui espère se faire élire à Casablanca, et Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du parti, qui se présente à Rabat.
L’ambition des ministres d’accéder à la présidence d’une région est cependant contrariée par les dispositions de la loi organique sur la région qui stipule l’incompatibilité entre l’exercice d’une charge ministérielle et la présidence de la région, à moins que les candidats anticipent leur éventuel départ du gouvernement.