Le président de la République français Emmanuel Macron s’est entretenu samedi avec son homologue tunisien Kais Saied, appelant celui-ci à conduire une transition «inclusive», a rapporté l’Élysée une semaine après une manifestation d’opposants réprimée brutalement à Tunis.
Les deux dirigeants «ont évoqué la situation en Tunisie», et Emmanuel Macron «a salué l’annonce du calendrier de transition et a encouragé le président Saied à mener la transition dans le cadre le plus inclusif possible», selon l’Élysée, qui précise que le président tunisien «s’est engagé à respecter l’État de droit et les libertés démocratiques».
Depuis le 25 juillet 2021, arguant de blocages multiples, Kais Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs en suspendant le Parlement, dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire. Depuis, il gouverne par décrets malgré les protestations d’opposants et d’ONG nationales et internationales.
Le 13 décembre, Kais Saied a dévoilé une feuille de route destinée à sortir de la crise politique avec un scrutin législatif prévu en décembre 2022, après révision de la loi électorale, et un référendum en juillet 2022 pour amender la Constitution, qu’il veut plus «présidentielle», aux dépens du Parlement.
Le 14 janvier, dans des scènes d’une violence qui n’avait plus été vue à Tunis depuis dix ans, les policiers avaient chargé les manifestants à grand renfort de canons à eau et de gaz lacrymogène, et procédé à des dizaines d’arrestations musclées.
Le président tunisien Kais Saied a appelé jeudi 4 novembre les citoyens à aider à renflouer les caisses de l’Etat pour surmonter la crise financière qui secoue le pays sur fond d’incertitudes politiques. «Nous allons œuvrer pour mettre à contribution tous les Tunisiens pour sortir de la crise (…). Et j’adresse un appel aux citoyens pour contribuer à trouver les équilibres financiers requis», a-t-il dit en présidant le conseil des ministres.
Selon l’Élysée Emmanuel Macron «a également encouragé le président tunisien à mettre en place un programme de réformes nécessaires pour faire face à la crise économique que connait la Tunisie. Il a confirmé que la France était comme toujours prête à appuyer la Tunisie, et à l’accompagner dans la mise en œuvre de ces réformes».