En France, le président-candidat Emmanuel Macron rassemble samedi ses supporteurs pour son premier grand meeting de campagne, dans l’espoir de frapper les esprits à huit jours du premier tour d’une élection présidentielle pour laquelle il reste le favori, mais talonné dans les sondages par la cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen.
Près de 35 000 personnes sont attendues à partir de 13H00 GMT à l’Arena de Nanterre, tout près de l’emblématique Arche de la Défense à l’Ouest de Paris, une salle qui abrite habituellement concerts et évènements sportifs.
Après une première partie « surprise » promise « interactive et collaborative », le président sortant sera le seul orateur à la tribune de la Paris Défense Arena pour « un discours politique, un discours social, un discours d’unité », selon son entourage.
« Ce que nous sommes, là d’où nous venons, là où nous allons », résume la même source alors que le président-candidat, qui a démarré très tardivement sa campagne, a exhorté lors d’un déplacement cette semaine à « tenir bon » à quelques jours du premier tour le 10 avril.
Le chef de l’Etat qui avait retardé son entrée en campagne, s’est ensuite retrouvé happé par la guerre en Ukraine, un évènement qui a dans un premier temps conforté sa stature présidentielle dans les sondages.
Mais pendant ce temps, sa principale rivale Marine Le Pen, poursuivait sa campagne de terrain avec des petits rassemblements dans les territoires loin des métropoles, labourant des terres où les électeurs ont parfois l’impression d’être délaissés. La candidate d’extrême droite a axé son discours sur le pouvoir d’achat, première préoccupation des Français, encore accentuée par les conséquences économiques de la guerre.
Parti tard dans la campagne, Emmanuel Macron est de fait accaparé par le conflit et l’intense activité diplomatique qu’il génère. Mais il doit aussi faire face à la controverse provoquée par les informations sur le recours massif sous son mandat par les pouvoirs publics à des cabinets de conseil, dont McKinsey, alors qu’il pâtit chez certains Français d’une image de « président des riches » en accointance avec le monde de la finance.
Le Pen «sereine»
Les sondages sur les intentions de vote au second tour le 24 avril donnent toujours Emmanuel Macron vainqueur face à Mme Le Pen, comme lors du 2e tour de 2017, mais avec un score beaucoup plus étriqué qui se situe dans la marge d’erreur.
« A la même époque en 2017, elle était à 40, 41% face à Emmanuel Macron dans les sondages de 2e tour. Aujourd’hui elle est entre 46 et 47%, donc il y a une vraie progression », relevait vendredi soir sur la télévision France 5 le politologue Jérôme Fourquet.
Vendredi, en déplacement dans l’Est, la candidate d’extrême-droite s’est dit « sereine », elle qui a largement poli son image ces dernières années et a été recentrée sur l’échiquier politique par l’irruption du candidat Eric Zemmour, plus radical qu’elle.
Plusieurs autres candidats doivent aussi tenir des meetings samedi, comme l’écologiste Yannick Jadot dans le Nord, l’autre candidat d’extrême-droite Eric Zemmour dans le Sud, ou le communiste Fabien Roussel près de Lyon, dans l’Est.