La scène est révélatrice de la déconnexion du pouvoir français avec le peuple. Emmanuel Macron a été interviewé, mercredi 22 mars, sur TF1 et France 2, sur la réforme des retraites qui a été adoptée par le malfamé 49.3. Au cours de l’entretien, discrètement, Macron a enlevé de son poignet «une montre Bell & Ross BR V1-92 personnalisée aux armoiries de la présidence de la République», un accessoire très onéreux dont le coût équivaut à plusieurs smics; au moment où le peuple français lutte contre l’impopulaire réforme des retraites. Virale, la séquence a engendré une infinité de commentaires sur les réseaux sociaux.
Dans la tourmente, l’entourage de Macron a bricolé une explication peu convaincante. «Le président n’enlève pas sa montre par souci de la dissimuler, mais parce qu’il venait de la taper brutalement contre la table. Le bruit est clairement audible quelques secondes seulement avant le début de la vidéo partagée sur les réseaux sociaux», a-t-on affirmé. Sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a été accusé de défendre la société aristocratique et non pas la société démocratique et que sa pratique du pouvoir est de plus en plus néfaste.
Tandis qu’Emmanuel Macron défend la notion de rareté, il exhibe une montre faisant partie d’une série limitée, preuve que le luxe fait toujours partie de la vie à l’Elysée. Et pourquoi cet échafaudage si ingénieusement laborieux par Macron ? Pour aboutir à reconnaître qu’en fait ses mauvaises politiques se sont montrées souvent pernicieuses jusqu’à en ébranler le principe et l’existence même de son quinquennat. Et si la plupart des commentateurs ont consacré aux rapports de Macron avec le luxe privé des considérations plus ou moins étendues, rappelons qu’au Maroc, le trio Azaitar n’éprouve aucun scrupule à exhiber sur les réseaux sociaux ses montres qui coûtent parfois plus d’un million d’euros. La cupidité de ces parvenus et leur nécessité de beaucoup dépenser continuent de susciter la colère sur les réseaux sociaux, et même dans la réalité. Leurs abus, qui s’exercent sans rencontrer quelques barrières légales ou du moins morales, attirent de plus en plus l’attention des lanceurs d’alerte.