Plusieurs Algériens, notamment des militants des droits humains, ont été détenus ces dernières années sur des accusations vagues d’atteinte à la sécurité nationale. Acculé, le régime modifie ses techniques de domination, et ses moyens de propagande. Résultats mitigés.
De faux aveux pour «faire histoire», des faits construits ou reconstruits d’une manière qui influence la réalité, une grille de lecture trompeuse comme celle utilisée par les Soviétiques pour diriger leurs vagues de répression : le régime algérien et ses services de sécurité ne reculent devant rien. Les attaques armées déjouées, qu’un groupe séparatiste kabyle planifiait à l’aide de complices à l’étranger rapportées les médias, ne seraient en effet qu’un leurre.
La dernière émission diffusée sur la télévision nationalité sur cet événement remplit les mécanismes de la terreur stalinienne : l’articulation d’un discours omniprésent sur «des menaces» planant sur le pays; des saboteurs et terroristes dissimulés parmi les bons citoyens algériens, avec la pratique policière de surveillance extensive de la société, d’établissement de listes d’«éléments étrangers» ou suspects.
Dans un communiqué reproduit par les médias, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé que la police avait démantelé cette semaine un réseau lié au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé terroriste par l’Algérie, et arrêté 17 personnes dans les préfectures de Tizi Ouzou, Bejaïa et Bouira, en Kabylie (nord-est). Les aveux diffusés se sont avérés insincères, inauthentiques, et plusieurs internautes ont dénonce la fabrication d’affaires judiciaires par le régime, qui utilise cyniquement le rouleau compresseur des répressions pour régler des comptes personnels, atteindre des objectifs politiques, etc. beaucoup redoutent des dénonciations forcées, arrachées après une série d’interrogatoires violents.
Selon le communiqué des autorités, les suspects ont avoué avoir été en contact permanent via Internet avec des parties étrangères opérant sous le couvert d’associations et d’organisations de la société civile et basées dans l’entité sioniste (Israël) et dans un pays d’Afrique du Nord,. Or, plusieurs sources algériennes et internationales ont démonté cette supercherie, alimentée par de faux témoins, dont un, Zaher Boukhlifa, lequel est véritablement fonctionnaire dans un ambassade algérien, présenté dans le documentaire propagandiste comme un porteur d’armes.
On savait les troupes de l’armée, la police politique ou les forces de l’ordre sont les auxiliaires d’un système algérien implacable qui utilise la terreur et l’intimidation comme des instruments essentiels d’une psychologie de masse. Maintenant, il use de films de propagande mal conçus pour fuir ses crises, et ses défaillances.