Alors que le grand mouvement de protestation de la société civile durcit le ton envers le régime algérien, personne ne croit plus aux promesses de la prétendue Algérie nouvelle faites par le président Tebboune. Les manifestations dénoncent l’incapacité du régime à résoudre la crise économique profonde dans laquelle le pays est empêtré depuis des années, et qui s’est amplifiée depuis la chute en avril 2019 de l’ex-autocrate Bouteflika, chassé par la pression populaire.
Le mécontentement social face à la l’augmentation du prix des denrées alimentaires en Algérie; pays particulièrement touché par une grave crise sociale, augmente. Tout a commencé avant quelques semaines avec des émeutes lancées par des manifestants en colère contre leurs conditions de vie, lesquelles se sont étendues à plusieurs quartiers d’Alger et, au-delà, à d’autres villes du pays malgré la propagande médiatique qui s’applique à mettre régulièrement en scène l’implication personnelle des principaux dignitaires du régime dans l’approvisionnement des marchés et l’aide aux populations.
Les mobilisations collectives contre les pratiques gouvernementales en matière de sécurité alimentaire en Algérie prend de l’ampleur. «Le mouvement contre la vie chère» avait investi de nombreux quartiers d’Alger dans le centre et la périphérie, ainsi que d’autres villes, amenant nombre de commerces à baisser leurs rideaux.
Sur le plan économique, le pays est dans un état catastrophique. Témoins de première main d’une hausse générale des prix, au milieu de l’effondrement de la valeur de la monnaie nationale, le dinar, d’une situation sociale lamentable, les syndicats de tous les secteurs sont déjà en grève ou prévoient de mener une action revendicative dans les semaines à venir.
La pression sur les prix de nombreux produits alimentaires essentiels aux ménages algériens reste élevée. Les problèmes de distribution et de logistique dans le secteur laitier ont conduit à une pénurie importante de lait sur les marchés. De plus, la disparition de l’huile alimentaire des magasins est une source de préoccupation constante. Une partie des problèmes de ce secteur réside dans le fait que la valeur de la monnaie nationale, le dinar, est en chute libre, obligeant les producteurs à réduire leur production.
Au début d’avril, le retour des files d’attente devant les bureaux de poste en raison de la crise de liquidité et de la baisse de la valeur du dinar a été constatée. Les consommateurs ont besoin de plus en plus de liquidités pour pouvoir acheter les produits de base les plus élémentaires, dont beaucoup sont en pénurie et que le gouvernement ne peut plus soutenir. En conséquence, les prix des denrées alimentaires, en particulier des produits subventionnés, ont connu des hausses importantes ces derniers mois, affectant des millions de ménages. Les prix des pâtes, par exemple, ont augmenté de près de 100% en l’espace de quatre mois. Les producteurs de pâtes disent que la baisse de la valeur du dinar, la hausse des coûts de fret et les prix des sous-produits et des matières premières sur le marché international sont des facteurs contribuant aux tendances des prix en Algérie.
La tension augmente sur les produits de première nécessité, en particulier ceux qui sont subventionnés. Les prix déterminent le niveau de consommation, même lorsque l’offre est abondante. Dans les boulangeries, par exemple, malgré la disponibilité de pain, les acheteurs contestent la flambée soudaine du prix de la baguette et forment des files d’attente pour en avoir à des prix raisonnables.
Parallèlement, l’indice MEA Risk note également que tous les indicateurs montrent que les fondamentaux des secteurs économiques et financiers algériens sont profondément compromis. Depuis son entrée en fonction, le président Tebboune n’a pas abordé ne serait-ce qu’un seul problème économique. Au lieu de cela, il s’est d’abord concentré sur la rédaction d’une nouvelle constitution et la répression de l’opposition civile. Depuis son retour de l’Allemagne, il s’est concentré exclusivement sur les élections législatives du 12 juin. De son côté, le premier ministre et son cabinet restent incapables de prendre des décisions. Dans cet esprit, toutes les entreprises d’État algériennes, qui représentent l’essentiel de l’emploi du pays, se trouvent dans de graves difficultés financières. L’Algérie devrait se préparer à des temps extrêmement difficiles à venir. Sur le plan social, la contestation des travailleurs s’intensifie, et la campagne de vaccination achoppe sur d’incompétence du régime.






