Alors que le régime accorde une aide inconditionnelle au Polisario. La jeunesse algérienne souffre du sous-emploi et du chômage au point de gagner de l’argent en échange de quelques vêtements usagés.
El Algérie, rien ne semble suspendre le processus de marginalisation destructeur de la jeunesse locale. Un reportage de la première chaîne, diffusé ces derniers jours, a dévoilé la détresse sociale de jeunes oranais issus des quartiers réputés pour être défavorisés (en équipements, ressources et infrastructures) dont la situation est caractérisée par la vulnérabilité et la précarité, au point de proposer leurs vêtements usagés à des fripiers pour assurer leur subsistance, tandis que le régime et ses affidés possèdent un accès illimité aux capacités rentières du pays. Ce profond malaise est incarné par la «hogra», la spoliation de droits naturellement et pleinement légitimes de pans de la société, qui appelle à comprendre entièrement ce qui se joue aujourd’hui en Algérie.
Véritable «bombe à retardement», dit le reportage – l’impasse sociale contribue à aggraver la situation de crise en cours. Les tensions qui s’annoncent incarnent un déni de la réalité de la part des dirigeants algériens, qui se soucient peu des perspectives de développement de la jeunesse et de ses enjeux d’avenir, qui s’annoncent déjà comme particulièrement complexes en raison de la disposition générale du régime, qui soutient encore les milices du Polisario tandis que ses concitoyens peinent à joindre les deux bouts.
Depuis de longues années déjà, selon diverses sources d’information, dont celles de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire international, la moyenne des taux de chômage et de sous-emploi en Algérie – notamment des jeunes, de l’ordre d’au moins 14 % – ce fait est combiné avec les réalités du fonctionnement de l’économie nationale, dont tous les circuits sont en souffrance. Alors que la redistribution des ressources rentières n’est pas d’actualité, le contexte macroéconomique défavorable, la crise sanitaire et le manque de suivi des projets financés – ont une énorme conséquence pour ce qui concerne une insertion économique réelle et durable d’une jeunesse qui n’en peut plus de la rapacité du régime et de son incurie.
Ces dernières années, des milliers de «harraga» algériens ont été interceptés par les marines italienne et espagnole et la majorité des clandestins arrêtés en Espagne venaient d’Algérie. Ces flux clandestins – ainsi que les sources de leur crise– ne semblent pas près de se tarir.