Le Comité pour la protection des journalistes appelle les autorités algériennes à «libérer immédiatement» les journalistes Saïd Boudour, Abdelmoundji Kheladi et Adel Azeb Chikh et à abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux.
L’Algérie doit tenir de nouvelles élections présidentielles en décembre en réponse aux manifestations en cours réclamant des réformes. La violence structurelle qu’impose l’arsenal réglementaire et juridique, dévoyé de sa mission par les autorités, a envoyé en prison de nombreux professionnels des médias algériens.
« Les autorités doivent cesser les vagues accusations qui visent des journalistes se caractérisant par leur insubordination », a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Nous rappelons au gouvernement que la légitimité des prochaines élections présidentielles reposera en grande partie sur la capacité de tous les journalistes à couvrir de manière indépendante la situation dans le pays », a-t-il ajouté.
Le 15 octobre, un juge d’un tribunal de la ville d’Oran, à l’ouest d’Alger, a ordonné le maintien en détention du blogueur indépendant Saïd Boudour, accusé de « saper le moral de l’armée », « diffamation et la propagation de fausses nouvelles « et » d’insultes envers l’Etat algérien « , selon l’organisation locale de défense des droits de l’homme et le Comité national pour la libération des détenus. Le 6 octobre, Boudour s’était rendu aux autorités du département de la sécurité nationale d’Oran et a été libéré sous conditions le lendemain, selon des informations diffusées dans la presse. Cependant, cette ordonnance a été annulée le 15 octobre. Il est actuellement détenu à la prison d’Oran.
Dans une autre affaire, le blogueur Abdelmoundji Kheladi a été arrêté le 7 octobre pour avoir publié sur Facebook des photos de manifestations contre le chômage à Constantine, dans l’est du pays, le 4 octobre, selon des activistes. Le 15 octobre, un juge a ordonné le maintien en détention de Kheladi en attendant son procès. CPJ n’a pas été en mesure de déterminer la liste des charges retenues contre Kheladi.
Dans la troisième affaire, le 14 octobre, un juge d’un tribunal de la ville d’El Oued, dans le sud du pays, a ordonné la détention provisoire du blogueur et animateur de radio Adel Azeb Chikh pour avoir publié des photos prises sans autorisation lorsqu’il couvrait des manifestations des chômeurs devant l’agence de l’emploi de la wilaya d’El Oued.
Les collègues de Chikh ont organisé une manifestation de solidarité avec lui devant la station radio où il officie et devant le conseil judiciaire de la région, selon des informations de la presse.
Le mois dernier, le tribunal de première instance de Bir Mourad Rais à Alger a accusé la journaliste indépendante Sofiane Merakchi d’avoir travaillé sans autorisation pour des chaînes de presse étrangères et d’avoir esquivé les autorités douanières lors de l’importation d’équipement de diffusion, a rapporté le CPJ.
Depuis février, les autorités algériennes ont censuré des reportages critiques, expulsé des journalistes étrangers qui couvraient les manifestations, bloqué des sites Web et suspendu les autorisations de journalistes qui couvraient les manifestations, a rapporté le CPJ.






