Alors que le président Tebboune a salué une «visite excellente et réussie», assurant que la venue du chef de l’Etat français en Algérie avait permis «un rapprochement», plusieurs manifestants ont outragé publiquement les symboles de la République française. D’après des vidéos massivement diffusées, des portraits d’Emmanuel Macron et des drapeaux français ont été piétinés et brûlés.
Le dossier mémoriel autour de la colonisation française de l’Algérie (1830-1962) empoisonne la relation bilatérale entre les deux pays mais exaspère également la rue algérienne, laquelle a entonné le fameux slogan «One, two, three, viva l’Algérie», scandés également lors des contestations antirégime lors de la protestation populaire (2019-2021).
En 2021, Emmanuel Macron a estimé qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire». Il a évoqué aussi «une histoire officielle», selon lui, «totalement réécrite», qui «ne s’appuie pas sur des vérités» mais sur «un discours qui repose sur une haine de la France». Des propos non démentis qui ont provoqué un scandale en Algérie.
Après des mois de crise diplomatique, notamment en raison des questions mémorielles sur la guerre d’Algérie et la colonisation, Emmanuel Macron avait annoncé une nouvelle dynamique dans une relation difficile avec l’Algérie qui avait également été empoisonnée par la question des visas.