Le journaliste algérien Rabah Karèche, incarcéré depuis mi-avril, a été condamné lundi 11 octobre à un an de prison dont six mois ferme pour diffusion de «fausses nouvelles», a indiqué son avocate à l’AFP.
«Nous sommes choqués par ce verdict. Il n’a rien fait. Il a simplement relaté des faits. C’est une décision qui ne s’explique pas judiciairement», a dénoncé auprès de l’AFP Me Zoubida Assoul, évoquant «une décision plus politique que judiciaire».
Rabah Karèche «sera libéré dans cinq jours», date à laquelle il aura purgé la totalité de sa peine en tenant compte de sa détention provisoire pendant la durée du procès, a précisé son avocate. Le journaliste du quotidien Liberté a été inculpé et écroué le 19 avril après avoir publié, dans son journal et sur sa page Facebook, le compte rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs, minorité berbère locale.
Un cas parmi d’autres
Rabah Karèche était poursuivi notamment pour «diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public». Il lui est également reproché la «création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société» et d’avoir porté «atteinte à la sûreté et l’unité nationale». En première instance, le journaliste avait été condamné le 12 août à un an de prison, dont huit mois ferme, par le tribunal de Tamanrasset.
Plusieurs journalistes algériens sont actuellement en détention, parmi lesquels Mohamed Mouloudj, également du quotidien Liberté, inculpé et écroué à la mi-septembre pour «appartenance à une organisation terroriste» et «diffusion de fausses informations».
«Le recul de la liberté de la presse dans mon pays est quelque chose qui me choque et m’attriste», a regretté Me Assoul. L’Algérie occupe la 146e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).