Les autorités algériennes ont commencé à distribuer, le 4 juillet, 250 000 appartements résidentiels, subventionnés par l’État ou érigés grâce à l’initiative d’investisseurs privés ou institutionnels, destinés à reloger les familles pauvres dans le cadre d’un plan gouvernemental qui concerne essentiellement les départements de l’ouest et de l’est du pays, lesquels souffrent d’une pénurie de logement chronique de l’incapacité à souscrire des crédits à la consommation pour en acquérir. En Algérie, le régime légifère, subventionne et taxe tant pour la construction neuve que pour la réhabilitation mais la plupart des projets lancés connaissent des irrégularités majeures.
Cette opération intervient à la veille de l’annonce par le président Abdelmadjid Tebboune de sa candidature à un second mandat présidentiel lors des élections prévues le 7 septembre, soulevant quelques réserves quant à l’utilisation par le pouvoir en place du logement comme outil politique. Selon l’opposition algérienne, le régime emploi cette carte pour conquérir le bassin électoral populaire alors que la crise du logement s’amplifie au fil des années, pour des raisons telles que le déplacement rural et l’augmentation démographique. Selon les analystes, l’Algérie est censée produire plus de deux millions de logements en dix ans, un défi majeur.
Si l’Algérie accorde encore des appartements résidentiels aux familles nécessiteuses à faibles revenus et aux travailleurs dont le salaire mensuel est inférieur à 24 000 dinars, soit l’équivalent de 120 dollars, il faut savoir que l’État conserve la propriété de ces appartements, et l’occupant ne peut en aucun cas louer ou céder son bien. Dans les cas où cela se produit, les autorités interviennent pour réintégrer l’appartement dans leur parc immobilier.
Aussi, de nombreuses critiques visent les nouveaux quartiers résidentiels qui sont en cours de construction, en termes de qualité et de taille, incompatibles avec l’environnement et dénués des commodités de proximité comme les espaces verts, les transports, etc. au point que certaines zones sont décrites comme plus proches des «sanctuaires» que des quartiers résidentiels.