Après Maghreb Emergent, Radio M, le site d’information Interlignes et le journal satirique algérien en ligne El Manchar et d’autres, fermés en mai, les autorités algériennes ont décidé de censurer le média Maghreb-intelligence.
Le site d’information en ligne Maghreb-intelligence est censuré par les autorités, a indiqué mercredi 19 août, les responsables du portail. Il s’agit du énième média à être la cible d’une mesure de censure par les autorités depuis avril après les sites Interlignes, le journal satirique algérien en ligne El Manchar, Maghreb Emergent, Radio M, une webradio et d’autres.
«Maghreb-Intelligence vient de rejoindre le contingent des médias électroniques et sites d’information qui sont entièrement censurés en Algérie. Les internautes algériens ne peuvent plus accéder à notre site depuis l’Algérie. L’accès à Maghreb-Intelligence a été bloqué par le dispositif de censure et de filtrage internet utilisé par les services du ministère de la Défense nationale à Alger» s’indigne Maghreb-intelligence.
Depuis peu, l’Algérie a durci ses textes législatifs criminalisant la désinformation et les discours de haine, afin d’enterrer toute possibilité de publier de la satire. Des ONG algériennes et internationales sont vivement préoccupées du fait que le nouveau code pénal ne servira à bâillonner la liberté d’expression en Algérie.
Maghreb intelligence rappelle que « le filtrage internet et la censure des contenus numériques relèvent de la responsabilité de l’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux TIC, un organisme qui a été placé sous l’égide du ministère de la Défense nationale en juin 2019. Cet organe était géré et dirigé par le fameux général-major Abdelkhader Lachkhem, patron du département des transmissions et guerre électronique. »
«Le général] Lachkhem est parti, mais le régime est resté le même. Censure, emprisonnement des journalistes, répression des libertés publiques, la “Nouvelle Algérie” ressemble étrangement à un système totalitaire qui inspire la crainte et sème l’angoisse collective. Une dictature qui s’appuie beaucoup plus sur un dogme que des hommes qu’elle remplace et chasse au gré des humeurs et des rapports de force interne à ses institutions militaires et sécuritaires. Le dogme, quant à lui, il ne change jamais : pas de place à la liberté d’expression dans la “Nouvelle Algérie”» s’indigne MI.