Le régime voit d’un très mauvais œil les effets du réseau social sur les conflits sociaux et la multicrise du pays. Le paysage médiatique indépendant algérien a subi une attaque en règle où plusieurs sites d’information ont été bloqués.
Les autorités algériennes voudraient empêcher leur 26,3 millions d’internautes d’accéder à Facebook et accentuer l’offensive ciblant quotidiennement des militants des droits humains, des opposants, des journalistes et des blogueurs critiques à l’égard du régime. Le ministère algérien de la communication a affirmé sa détermination «à défendre sa souveraineté numérique nationale» et à protéger le peuple de «tous les plans et activités destructeurs, impliquant des contenus récemment diffusés sur Facebook». Comble d’ironie, il a été prouvé que le régime a utilisé près d’un millier de comptes Facebook, et dans une moindre mesure des pages Instagram, pour discréditer et diviser les manifestants pro-démocratie qui se battent pour un changement politique en Algérie depuis deux ans.
Le ministère a souligné que «ce qui circule dans les derniers jours sur Facebook est une menace pour les intérêts et la réputation de l’Algérie», soulignant que l’État «est déterminé à prendre toutes les mesures légales contre cette entreprise que l’Algérie soit traitée sur un pied d’égalité avec les autres pays.»
Les autorités algérienne contrôlent strictement l’expression, en ligne ou pas, et bloquent nombre de sites et réseaux sociaux étrangers. Pour contourner cette censure qui ne dit pas son nom, des internautes et entreprises algériennes utilisent des réseaux privés virtuels (VPN), tandis que les médias d’opposition ont souvent recours à leurs bureaux à l’étranger. Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce régulièrement les menaces contre la liberté de la presse en Algérie, condamné sans cesse et «vigoureusement la censure de médias libres et indépendants».
Le ministère a ajouté que «Facebook dépend, comme on le sait par expérience et selon les déclarations officielles de ses propriétaires, d’algorithmes qui contrôlent l’étendue de la diffusion du contenu, ce qui en fait une arme dirigée contre les peuples et les pays selon les intérêts des les lobbies hostiles et ceux qui les soutiennent», notant que «les exemples qui concernent l’Algérie sont nombreux et la vérification est à la portée de tous».
Et le ministère a ajouté que «les Algériens ont célébré la fête de l’indépendance, et ils ont remarqué une fois de plus que toutes les images laides du colonialisme, moralement et humainement, ont été bloquées par le site rien que pour empêcher le peuple algérien de présenter leur histoire» avant de conclure : «L’État algérien est déterminé à défendre ces droits et la souveraineté nationale, et le gouvernement, conscient de l’importance de la communication et bénéficiant des technologies, est déterminé à défendre la souveraineté numérique nationale et à protéger les intérêts de son peuple contre tous. plans et activités destructeurs.»
Internet fait l’objet d’une répression croissante en Algérie, touchant à la fois les activités des médias en ligne et des internautes réputés critiques à l’égard du pouvoir, et mobilisant tout un arsenal juridique. Ainsi, une réforme du code pénal adoptée en avril 2020 prétendument érigée contre la diffusion de fausses nouvelles a été dépeinte comme une grave menace à la liberté d’expression et de presse par plusieurs organisations de défense des droits humains.