Nacéra Bekkouche, 24 ans, s’est électrocutée à la suite d’un court-circuit dans sa chambre de la cité universitaire d’Ouled Fayet, en banlieue d’Alger.
Le décès accidentel d’une étudiante dans sa chambre d’une cité universitaire d’Alger a déclenché émotion et colère parmi ses condisciples, qui fustigent la dégradation des conditions de vie sur les campus algériens. Nacéra Bekkouche, étudiante en sociologie de 24 ans, est décédée d’électrocution, samedi 6 février, à la suite d’un « court-circuit dans sa chambre » de la cité universitaire d’Ouled Fayet, dans la banlieue ouest d’Alger, selon le ministère de l’enseignement supérieur. Plus tôt, la Protection civile avait attribué le décès de la jeune femme à l’explosion d’une bonbonne de gaz.
«Le sort tragique qu’a connu notre camarade étudiante illustre l’état lamentable des résidences universitaires en Algérie, où les moyens les plus élémentaires sont inexistants», s’est indigné jeudi un étudiant, Tarik Braik, sur sa page Facebook. Si les étudiants ont recours à des résistances électriques, «c’est parce que les chauffages ne marchent plus depuis des années et qu’au restaurant, la nourriture, en plus d’être mauvaise, est servie froide», s’emporte un autre internaute, Yani Aidali.
Deux directeurs limogés
Depuis le week-end, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs résidences universitaires d’Algérie pour dénoncer la mort de la jeune femme et réclamer l’amélioration des conditions d’hébergement sur les campus, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux. «Etudiants, nous sommes victimes de l’irresponsabilité» des gestionnaires des universités, ont scandé mercredi soir plusieurs dizaines d’étudiantes lors d’une nouvelle protestation à la cité universitaire d’Ouled Fayet.
Face à la colère estudiantine, les autorités ont limogé le directeur de la cité universitaire incriminée, avant de mettre fin mercredi aux fonctions du directeur général de l’Office national des œuvres universitaires.
Lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, mercredi, le premier ministre Abdelaziz Djerad a ordonné des mesures «urgentes de réhabilitation pour les cités universitaires qui connaissent un état de dégradation des immeubles et des équipements ». M. Djerad a également recommandé de « prendre les mesures nécessaires relatives à l’amélioration de la qualité des prestations liées à la restauration et au transport des étudiants», selon un communiqué de ses services.