Depuis l’éclatement d’une grave pénurie alimentaire en Algérie, les files d’attente n’arrêtent pas de gonfler, atteignant plusieurs centaines de mètres dans la capitale Alger.
Des milliers de personnes fréquentent tous les jours les rares points de distribution de la capitale Alger, qui reçoivent des aides alimentaires urgentes. Dans la file d’attente, certains se cachent le visage avec un foulard ou un sac en plastique, de crainte d’être reconnus, tandis que l’action de spéculateurs dans le domaine agroalimentaire, incluant sans distinction intermédiaires, agriculteurs et grossistes, pèse sur le pays. Un projet de loi qui veut criminaliser la spéculation, avec des peines pouvant aller jusqu’à trente ans de prison «si le crime concerne des produits de base comme les céréales, le lait, l’huile, le sucre et les légumineuses» s’avère peu dissuasif.
En Algérie, l’inflation a atteint 5,66 % en juin, 2021 soit une augmentation de 3,4 points en un an, avait indiqué devant les députés Aïmene Benabderrahmane, ministre des finances et chef du gouvernement; en pleine tourmente. Les prix à la consommation sont repartis à la hausse en raison de la calamiteuse gestion étatique, mais aussi de la dépréciation du dinar. Les vils salaires des citoyens suffisent à peine à leurs achats. Dans la fonction publique, les rémunérations sont figées depuis plus d’une décennie, alors que les prix des aliments n’ont cessé d’augmenter, a tonné Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce).