La contestation qui, depuis plusieurs mois, s’exprime dans des manifestations organisées chaque semaine dans les rues des villes algériennes, ne faiblit pas. Mardi, les forces de la rue ont réclamé le départ des nervis qui dirigent le pays depuis de longues décennies.
Depuis le début du soulèvement populaire en Algérie, les manifestants réclament le départ des personnels dirigeants, des réseaux et des coalitions qui les soutiennent, ainsi que le démantèlement des institutions gangrenées par la corruption. Après plusieurs décennies de stagnation politique faussement défendue comme une période de stabilité, des protestations de masse mobilisant des milliers de personnes ont exigé, le 29 octobre, ont exigé de la démocratie, de la liberté, que les piliers de l’ancien régime soient évincés des postes d’influence.
La vieille garde, connue par les Algériens sous le nom de « Le Pouvoir », espère que l’élection présidentielle du 12 décembre mettra fin à un vide constitutionnel et donnera naissance à un gouvernement suffisamment légitime pour calmer les manifestants. Mais, six semaines avant cet événement, les élections sont de plus en plus considérées comme un test de force décisif après des contestations publiques affirmant que ce scrutin ne serait ni libre ni équitable alors que le régime actuel est encore en place.
Depuis lors, le gouvernement accroît la pression sur les manifestants en renforçant la présence de la police lors des manifestations, en arrêtant des dizaines de manifestants ainsi que des personnalités de l’opposition.
Environ 22 candidats se sont inscrits à l’élection présidentielle et, pour la première fois, aucun d’entre eux ne fait partie du mouvement de libération algérien, le FLN, qui a obtenu l’indépendance de la France en 1962. L’armée, qui a longtemps exercé une influence déterminante sur la vie politique, a également déclaré qu’elle ne soutiendrait aucun candidat en particulier pour tenter de convaincre les électeurs que les présidentielles seraient équitables.
Ce vendredi, qui marque l’anniversaire du début du soulèvement contre le colonialisme français le 1er novembre 1954, l’opposition appelle à une mobilisation particulièrement importante pour renforcer les perspectives de démocratisation du pays. La corruption était la principale cause de l’indignation des manifestations alors que de nombreux algériens pensent qu’elle s’est aggravée au cours des dernières années, tandis que le gouvernement procédait à des réformes économiques pour encourager le secteur privé.
Les économistes ont déclaré que ces changements étaient nécessaires pour réduire la dépendance de l’État au pétrole, qui représente 85% des exportations algériennes. Alors que les membres de l’élite dirigeante et ses affidés accumulaient les, les couches défavorisées vivent dans le dénuement. L’Algérie s’est classée 105ème sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International l’an dernier avec un score de 35 sur 100, soit un score inférieur à la moyenne du Moyen-Orient et du Nord.






