Après avoir annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Rabat, invoquant des «actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie» et sa non-participation aux prochaines négociations de paix quadripartites (Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie) menées sous l’égide de l’ONU (au point mort depuis mars 2019), le régime algérien assiste désarmé à l’effondrement de ses thèses pro-Polisario.
Lors de leurs interventions à la 4e Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, le Qatar et l’Arabie saoudite ont repris franchement plusieurs positions de Rabat et annoncé leur soutien à l’intégrité territoriale marocaine. Un choc pour le régime algérien, qui a dénoncé, vendredi 22 octobre, «des sophismes qui restent dans le domaine de la rhétorique pure», émis par des pays responsables de «l’écartèlement actuel du monde arabe». Des propos rapportés par «des sources» de la chaîne Ennahar, un média considéré par les experts et les observateurs comme un outil de la propagande algérienne ayant amplifié des informations trompeuses sur l’actualité marocaine.
Ce geste fort de Ryad et Doha intervient au moment où plusieurs pays arabes, en plus de soutenir absolument la souveraineté marocaine sur le Sahara, ont ouvert des représentations diplomatiques depuis fin 2019, à Laâyoune et à Dakhla. Des prises de parole qui interviennent presque un an après l’opération militaire marocaine dans une zone-tampon de l’extrême sud pour rétablir le trafic routier coupé par des gangs à la solde du Polisario. Le Qatar et l’Arabie saoudite avaient, au moment des faits, exprimé «publiquement leur préoccupation quant au blocage du point de passage de Guerguerat» par le Polisario. Pour plusieurs sources internationales, le gouvernement du président Tebboune «cherche à détourner l’attention des problèmes intérieurs algériens à tout prix avec des déclarations tout à fait sans fondement sur des menaces extérieures imaginaires».
Lors de l’assemblée générale annuelle de l’ONU, le 27 septembre, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a déclaré que «le calme règne aujourd’hui au Sahara», estimant que les dernières élections du 8 septembre «prouvaient que les habitants du Sahara sont très attachés à leur intégrité territoriale au sein du Maroc». L’Algérie, «responsable de la création et de la poursuite de ce conflit», doit «endosser pleinement ses responsabilités», a-t-il ajouté, réclamant qu’Alger arrête de protéger «un groupe armé séparatiste en violation flagrante du droit international humanitaire», allusion aux gangs séparatistes établis sur le territoire algérien.
Ces évolutions ne sont pas le premier revers de taille pour l’Algérie. Le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood ainsi que le porte-parole du département d’État américain Ned Price ont affirmé, à plusieurs reprises, que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara restait inchangée.
«Les changements que vous auriez pu percevoir se situent dans l’énergie déployée afin que le processus onusien produise des résultats», a indiqué M. Hood lors d’une visite au Maroc avant quelques mois. Le haut responsable américain a également évoqué la solidité du partenariat stratégique entre les deux pays et leurs intérêts communs pour la paix au Moyen-Orient, la sécurité et le développement dans la région et en Afrique.