En Algérie, le virus se nourrit de l’impuissance des structures sociales et politiques du régime. La campagne de vaccination a débuté à Blida, où s’était déclarée l’épidémie, et doit de dérouler «sur toute l’année». Toutefois, 0,1 % de la population a reçu une injection, un chiffre qui passe mal, alors que les responsables de l’ambassade américaine en Alger ont annoncé 1,9 millions de doses gratuits pour le pays.
L’ambassade américaine à Alger a annoncé, mardi 9 mars, que Washington compte livrer quelque 1,9 millions de doses contre la Covid-19, essentiellement le vaccin de Pfizer-BioNTech et le vaccin de Johnson & Johnson, un lot financé par le dispositif Covax créé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au bénéfice des pays les plus démunis. En même temps, le régime, sans modalités d’intervention efficaces, paye le prix de l’état de délabrement de la santé publique et la déliquescence totale des structures sanitaires. L’impuissance du pouvoir militaire à gérer la situation sanitaire et sociale, le pousse à recourir la mendicité vaccinale.
L’Algérie a procédé fin janvier à ses premières vaccinations, à Blida (centre), laquelle a été l’épicentre local de l’épidémie en mars 2020, avec un lot du vaccin russe Spoutnik V. Toutefois, le régime essuie de nombreuses critiques à propos d’une campagne vaccinale jugée trop lente, et pour le nombre très modeste de vaccins administrés (quelques centaines de milliers) en comparaison avec d’autres pays voisins.
Des quartiers bouclés, un couvre-feu prolongé et des vies suspendues à la progression du virus et à l’absence de vaccins : Covid-19 marque le retour de la confusion, de l’incompréhension et de l’impuissance sur le pays. Les premières doses ont été destinées aux habitants des wilayas (préfectures) les plus affectées par l’épidémie. Quelque 8 000 centres de vaccination ont été mobilisés à travers toute l’Algérie pour un maigre résultat, et le gouvernement, qui a annoncé avoir commandé 500 000 doses à la Russie, n’en a réceptionné qu’un modeste lot; tandis que les commandes en provenance de Chine et d’Inde étaient aussi dérisoires.
Les mesures de rigueur sanitaires en Algérie ont eu des conséquences irréversibles dans le domaine de la santé publique : réduction des dépenses publiques, réduction du nombre de soignants. Les conséquences s’enchaînent, toujours plus mortifères. L’effondrement sanitaire s’est produit dans le contexte de profondes tensions liées à la déstabilisation politique, la pauvreté et les inégalités sociales.






