Le déploiement de l’hôpital de campagne à Blida, dans le centre de l’Algérie, qui doit aider à désengorger les structures sanitaires du pays, saturées par les malades du coronavirus, a pris fin il y a quelques heures seulement.
La propagation du variant Delta en Algérie a fait exploser les contaminations et a provoqué des pénuries de concentrateurs d’oxygène. L’hôpital de campagne américain, destiné à soulager cette situation, comptera une dizaine de lits de réanimation et une centaine de membres du personnel soignant. Il doit concourir à désengorger les hôpitaux locaux, totalement saturés par un afflux croissant de malades du coronavirus, la commune de Blida étant l’un des principaux foyers épidémiques du pays. Au même moment, les professionnels de santé déplorent le manque de ressources et les piètres conditions de travail qui empêchent une bonne prise en charge des patients.
L’hôpital de Blida possède le seul service de réanimation de la région, et malgré cela les places manquent. Des décès avant la réanimation sont de plus en plus courants. Alors que le pays consacre 10 % de ses budgets publics au secteur de la santé (contre 6 % pour le Maroc, 14 % pour la Tunisie), toute une chaîne de solidarité s’est mise en place pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus et pallier aux carences du système de santé.
Selon nos sources, la corruption a battu son plein dans les procédures d’achat de respirateurs artificiels, de matériels, d’oxygène, de tests rapides, et d’instruments de protection pour les soignants.
L’envolée des contaminations à la Covid-19 en Algérie est «alarmante» et les hôpitaux sont «débordés», avait affirmé Mohamed Yousfi, chef d’un service d’infectiologie à Boufarik, près d’Alger, dénonçant l’immobilisme de l’État et son incurie. La hausse des dépenses publiques de santé n’est pas en concomitance avec l’amélioration de l’état de santé de la population, a-t-on précisé.
Des internautes algériens avaient partagé des vidéos de familles paniquées, de soignants craignant la pénurie d’oxygène, et de corps entassés dans des morgues confrontées à des conditions insoutenables. Plusieurs médecins ont évoqué la question de la présence de l’offre de soins dans les espaces en décroissance démographique et la mauvaise répartition de l’offre de santé.
Les hôpitaux publics algériens, déjà démunis en temps normal en raison d’une mauvaise gestion, d’une corruption endémique et d’un manque d’équipements, avaient à nouveau appelé à l’aide au début de l’été pour obtenir notamment des moyens de protection et instruments pour la réanimation.
Mais cela ne suffira pas pour venir à bout de la crise : les mesures de prévention restent mal respectées et les luttes de pouvoir au sommet de l’État désorganisent les pouvoirs publics.
Alors que l’Algérie sont confrontés à une nouvelle vague de contaminations au Covid-19, la France a décidé jeudi du placement sur liste rouge, des voyageurs en provenance de ce pays. À compter de samedi, ces derniers pourront se rendre sur le territoire français en déclarant un motif impérieux soutenu par un justificatif et le test PCR ou antigénique négatif datant de moins de 48 heures.