En cette période de confinement, la lutte contre les violences conjugales est un enjeu primordial. Pour apporter un soutien aux femmes qui vivent des violences au quotidien, plusieurs associations ont mis en places des lignes téléphoniques afin d’apporter du soutien à ces femmes.
Le confinement lié à la pandémie du nouveau Coronavirus a fait en sorte que plusieurs femmes victimes de violence se retrouvent nez à nez avec leur bourreau. Pour apporter du soutien et des solutions à ces femmes, plusieurs associations qui œuvrent dans la lutte contre les violences faites aux femmes, sont entièrement mobilisées. L’association Tahaddi pour l’égalité et la citoyenneté (ATEC), par exemple, a mis en place à l’instar de diverses associations, de nombreuses lignes d’écoute, d’assistantes sociales, d’avocats ou de psychologues pour assister les femmes en situation de danger conjugal. Contactée par nos soins, Rajaa Hmine, assistance sociale au sein de l’ATEC, nous livre plusieurs détails sur le mode opératoire de l’association. « Depuis le 17 mars, date à laquelle l’ATEC a fermé ses locaux conformément aux ordres de confinement, nous avons pu assister plus de 70 femmes sur le plan social, juridique et psychologique », explique Mme Hmine. « Trois assistantes sociales, un avocat et une psychologue sont constamment prêts à assister les femmes qui en ont besoin », continue-t-elle.
« Sur le plan social, malheureusement tout ce que nous pouvons faire pour l’instant c’est de montrer à ses femmes qu’elles ne sont pas seules face à leur drame, et leur apporter un soutien moral et psychologique ». Concernant le suivi juridique, « un avocat suit sur les plateformes du ministère public dédié à cet effet, les dossiers et les plaintes déjà en cours. Tous les procès sont actuellement en suspens vu le contexte épidémiologique actuel, donc, même les nouveaux procès sont irrecevables pour l’instant. Notre avocat est, cependant, toujours à disposition pour offrir conseil et informations aux femmes, en ce qui concerne leur droits et les procédures juridiques qu’elles peuvent entreprendre », explique Mme Hmine. Quant au suivi psychologique, « notre psychologue suit et contacte régulièrement les femmes qui en ont besoin. Le suivi psychologique est assuré actuellement par séances téléphoniques », continue Mme Hmine.

L’Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM) a créé la plateforme « Kolonamaak », dédiée aux femmes en situation de vulnérabilité. Cette plateforme d’écoute et d’accompagnement est accessible aux femmes via une ligne téléphonique directe, le 8350, ou via l’application mobile KolonaMaak disponible sur App Store et Google Play, ainsi que la page Facebook #Kolonamaak.
Outre l’UNFM, l’organisation internationale Mobilising for Rights Associates (MRA), basée à Rabat, a mis en ligne des ressources d’urgence pour les femmes victimes de violences sur un site internet spécial : https://mrawomen.ma/language/fr/coronavirus-ressources-pour-les-femmes-victimes-de-violences/. Ces ressources ont été mises en place en collaboration avec plusieurs associations marocaines qui luttent contre les violences contre le femmes, dont l’Association féminine El Khir et l’Association Al Amal. Le dispositif de soutien de MRA consiste en la mise en place de centres d’écoute, joignables de 10h à 16h et du lundi au vendredi, une orientation juridique et un soutien psychologique.


Dans la région d’El Jadida, l’association marocaine Manal pour les droits de l’Enfant et de la Femme a également mis en place une cellule d’écoute disponible du lundi au vendredi, de 9h à 16h pour assister les femmes en situation de vulnérabilité.

A Larache, l’Association Mhashass oeuvre également pour venir en aide aux femmes violentées.

Malgré tous ses efforts, la réalité est que les femmes battues et violentées sont face à un danger immensurable, confinées chez elles avec leurs bourreaux. Bien que le soutien moral et psychologique soit important, des efforts plus coercitifs devraient être déployés, en concertation avec les autorités, si ne nous voulons pas voir nos féminicides grimper par dizaines en cette période de confinement.






