L’ex-chef de l’Etat, l’ancien premier ministre Guillaume Soro et l’ex-chef des Jeunes Patriotes Charles Blé Goudé ne pourront donc pas se présenter à la présidentielle du 31 octobre.
La justice ivoirienne a confirmé la radiation des listes électorales de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo par la Commission électorale indépendante (CEI), a appris l’AFP mardi 25 août auprès de son avocat.
L’ancien président, ainsi que l’ancien chef rebelle et ex-premier ministre Guillaume Soro, l’ex-chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, et l’opposant Akossi Bendjo, ancien maire du quartier du Plateau à Abidjan, contestaient leur absence des listes électorales affichées dans les bureaux de vote début août.
Des proches de Guillaume Soro, qui se dit candidat à la présidentielle du 31 octobre bien qu’il vive en exil en France, ont contesté la décision devant le tribunal de Korhogo, mais attendent toujours une réponse, a-t-on appris auprès de son entourage
«Toute personne condamnée pour un délit ou un crime à une privation de ses droits civiques était rayée des listes lors de la révision», avait expliqué Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la CEI lors de la présentation de la révision de la liste électorale début août. Les quatre hommes, qui vivent à l’étranger, ont tous été condamnés par la justice ivoirienne.
Des condamnations à vingt ans de prison
Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel, mais il a été condamné par la justice ivoirienne à vingt ans de prison pour le «braquage» de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
L’ancienne première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé le 11 août au président ivoirien, Alassane Ouattara, «d’amnistier» son époux Laurent. «Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable», avait indiqué Mme Gbagbo.
M. Soro a lui été condamné par la justice ivoirienne à vingt ans de prison pour «recel de détournement de deniers publics» et fait l’objet d’une procédure pour «tentative d’insurrection».
Le climat s’est tendu en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise post-électorale qui a fait plus de 3 000 morts. Des violences qui ont suivi l’annonce de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat ont fait au moins 8 morts en août.