L’avionneur américain a annoncé, mardi, le limogeage du responsable de sa division d’aviation commerciale, Kevin McAllister.
Des départs pour surmonter la crise. Boeing a annoncé, mardi 22 octobre, le limogeage du responsable de sa division d’aviation commerciale (BCA), Kevin McAllister, premier départ d’un cadre dirigeant depuis le début de la crise du 737 MAX, immobilisé au sol depuis mi-mars après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
M. McAllister est remplacé immédiatement par Stan Deal, salarié du groupe depuis 1986 et jusque-là à la tête de la division proposant différents services (maintenance, formation des équipages…) de l’avionneur. Le départ du premier survient une dizaine de jours après que le grand patron, Dennis Muilenburg, s’est vu retirer le titre de président du conseil d’administration.
Ingénieur de formation, Kevin McAllister était arrivé de chez General Electric (GE) il y a deux ans et plébiscité pour sa bonne connaissance des usines. Il avait été propulsé en 2017 à la tête de BCA pour accompagner les montées des cadences de production des principaux programmes de Boeing – le 737 MAX, le 787 et le 777.
M. McAllister n’était pas à la tête de BCA au moment du développement du 737 MAX mais les critiques s’étaient toutefois multipliées ces dernières semaines à son encontre, selon des sources internes. On lui reprochait notamment de ne pas être monté au créneau, au vu de la crise du 737 MAX, pour rassurer le grand public, les compagnies aériennes et les salariés sur cet avion, qui représente plus des deux tiers du carnet de commandes de Boeing. «Il était à peine visible à un moment où Boeing avait besoin d’un visage public», a réagi Richard Aboulafia, expert chez Teal Group, pour qui d’autres départs vont suivre au sein de Boeing.
L’éviction de M. McAllister se produit alors que la pression a redoublé sur Dennis Muilenburg, qui sera auditionné le 30 octobre, pour la première fois, par des élus américains. Le dirigeant devrait être interrogé sur des échanges, publiés vendredi, entre deux de ses pilotes d’essai qui font état de possibles dysfonctionnements du système de pilotage automatique, MCAS, mis en cause dans les deux accidents du MAX. Ce système, qui devait empêcher l’avion de partir en piqué, le rendait difficile à piloter en simulateur, selon ces conversations.
Boeing, dont la communication de crise est très critiquée, notamment son manque de transparence supposé, n’a pas donné les raisons du départ de M. McAllister.