Alors que le gouvernement français saisit le procureur de la République dès qu’il considère que toute prise de parole propalestinienne s’apparente à de «l’apologie du terrorisme». À Valence, une commune du sud-est de la France, préfecture du département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes, l’enseigne rétro-éclairée d’un restaurant, défectueuse, affichait «Hamas Tacos», au lieu de «Chamas Tacos». Cela a suffi pour les autorités interviennent et menacent l’établissement de conséquences administratives immédiates.
La veille, Elisabeth Borne, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, a condamné, en dressant un hommage aux victimes, «des attentats terroristes commis par un groupe terroriste, le Hamas, un groupe que [LFI] refuse de qualifier comme tel, un groupe que certains parmi [les “insoumis”] ont même osé qualifier de mouvement de résistance».
Au milieu de ce climat anxiogène, l’action publique en faveur de la Palestine a obtenu une petite victoire. Saisi par le Comité Action Palestine – association défendant le «droit à l’autodétermination» de la Palestine– le Conseil d’Etat a rappelé au gouvernement mercredi 18 octobre qu’il n’est pas possible d’interdire systématiquement toutes les manifestations propalestiniennes.
«Il appartient aux seuls préfets d’apprécier s’il y a lieu d’interdire une manifestation localement en fonction des risques de troubles à l’ordre public. Aucune interdiction ne peut être fondée uniquement sur ce télégramme ou sur le seul fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne», souligne le Conseil d’Etat dans un communiqué.