Une marée humaine s’est répandue dimanches dans les rues de Paris pour réclamer une nouvelle libération, 67 ans jour pour jour après le début de la lutte armée contre le colonisateur français.
Place de la République, à Paris, dimanche 31 octobre. Des drapeaux algériens et berbères – ces derniers sont interdits à Alger –, flottent Place de la République. Au micro, sur une estrade, des militants, hommes et femmes, dénoncent un régime criminel et appellent à fonder une deuxième République, libre et démocratique. Les manifestants, qui se sont réunis dans le centre de la capitale française, au son du chant patriotique Min Djibalina, ont dénoncé la tentative du régime pour briser toute opposition dans la rue. Les autorités algériennes continuent d’obliger les organisateurs des marches du Hirak à «déclarer» au préalable les manifestations auprès des ses services, ce qui revient à les interdire.
Collectifs «Libérons l’Algérie», «Pour une Algérie nouvelle», «Jeunes engagés», «Pour une nouvelle Algérie» ont appelé à la fin du régime et à la libération des prisonniers politiques. Une centaine de détenus d’opinion, en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, sont actuellement incarcérés dans le pays, selon le site spécialisé Algerian Detainees.
Le 1ᵉʳ novembre 1954, le Front de libération nationale (FLN) tout juste créé déclenchait la «Révolution algérienne» et la lutte armée pour l’indépendance, avec une série d’attentats simultanés sur le territoire algérien. Décrétée «Fête de la Révolution», la date est fériée mais dévoyée de sa symbolique par le pouvoir militaire.
En Algérie, les autorités continuent de cibler activistes, opposants, militants, journalistes et internautes, multipliant poursuites judiciaires, harcèlement moral et condamnations. Récemment, le régime a dissous l’ONG Rassemblement actions jeunesse (RAJ), une importante organisation de la société civile algérienne, qui s’est vu sanctionnée par le tribunal administratif d’Alger pour violation présumée de la loi sur les associations.