La majorité des demandeurs d’asile de l’île de Lesbos ont déjà intégré le nouveau camp temporaire mis en place par les autorités. Il y a dix jours, un incendie avait détruit le camp de Moria, laissant des milliers de personnes à la rue.
Le nouveau camp provisoire sur l’île grecque de Lesbos compte désormais 9 000 demandeurs d’asile sur les 12 700 laissés sans abri par l’incendie qui a détruit le camp de Moria il y a dix jours, selon le ministre des Migrations.
Ce camp, d’une capacité de 8 000 à 10 000 places selon les autorités, a été installé à la hâte dans un ancien champ de tir à trois kilomètres du port de Mytilène, chef-lieu de l’île.
Une « solution provisoire », veut croire le HCR
Après avoir campé au bord de la route reliant Moria à Mytilène, sur l’asphalte, dans des bâtiments abandonnés ou dans des champs, les demandeurs d’asile chassés de Moria ont commencé à rejoindre le nouveau camp ces derniers jours après une opération policière jeudi visant à vider les routes.
Mais beaucoup d’entre eux ont peur de s’y retrouver de nouveau bloqués dans des conditions difficiles comme celles de Moria, où ils attendaient depuis des mois, certains des années, leur transfert vers la Grèce continentale.
L’opération de police et des menaces de non-traitement des demandes d’asile des récalcitrants ont poussé plusieurs milliers de réfugiés à entrer dans le nouveau camp.
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu’il soutenait ce nouveau camp « comme solution provisoire », mais a mis en garde contre toute pérennisation d’une installation d’urgence. « Les autorités grecques doivent clarifier » le futur de ce site, écrit l’agence onusienne.
Tout demandeur d’asile est soumis à un test pour le Covid-19 à l’entrée du camp. Jusqu’ici, 214 cas du nouveau coronavirus ont été détectés, selon le ministère des Migrations.
Les camps de migrants à travers le pays sont confinés depuis la mi-mars à cause de la pandémie. Le HCR et des ONG ne cessent de protester contre cette mesure alors que le déconfinement dans le reste du pays a commencé début mai.
Le premier grand incendie à Moria, la nuit du 8 au 9 septembre, a eu lieu au lendemain de l’identification d’un groupe de 35 personnes positives au Covid-19.
Six jeunes demandeurs d’asile afghans sont accusés d’avoir mis le feu, dont quatre doivent témoigner samedi devant le juge d’instruction.