La plus haute autorité chiite d’Irak, Ali Sistani, a mis en garde contre les ingérences étrangères dans la contestation populaire, entrée vendredi dans son deuxième mois et qui réclame toujours « la chute du régime » en dépit des promesses de réforme des dirigeants.
En proie à des manifestations et des violences qui ont déjà fait plus de 250 morts, en majorité des manifestants, l’Irak est depuis quelques jours en pleine paralysie. Les manifestants, qui réclamaient au départ des emplois, des services publics et la fin de la corruption, exigent aujourd’hui la chute de tout le système politique, un régime divisé selon les allégeances aux deux grands alliés de Bagdad, Téhéran et Washington, eux-mêmes ennemis jurés.
Vendredi, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont encore occupé cette place emblématique, martelant des slogans contre l’élite politique. A la tombée de la nuit, des heurts ont éclaté le long du pont Al-Sinek, faisant plusieurs blessés, a indiqué un photographe de l’AFP, selon qui la police a encore fait usage de grenades lacrymogènes.
La situation avait toutefois semblé évoluer mardi, le populiste chiite Moqtada Sadr et le chef des paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi au Parlement, Hadi al-Ameri, indiquant vouloir « travailler ensemble » pour remplacer le Premier ministre Adel Abdel Mahdi.M. Abdel Mahdi, qu’ils avaient porté au pouvoir il y a un an, a proposé de démissionner si les partis se mettaient d’accord sur un remplaçant. Mais le Parlement ne cesse de réclamer au Premier ministre de se présenter devant l’Assemblée, en vain.