Aziz Rabbah a qualifié, dimanche 15 décembre, des militants rifains de «gang» . A lille, une foule de personnes a entonné des chants hostiles au ministre perturbant son intervention lors d’une réunion publique.
Au début d’un meeting, organisé par les étudiants marocains à Lille, Aziz Rabbah avait été contesté par une dizaine de personnes qui l’avaient conspué et sifflé, le traitant de « bouffon ». Le ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, a répliqué, lançant « votre manière de contester s’apparente aux méthodes des gangs » à plusieurs reprises.
Regard au plafond, hymne national entonné à mi-voix, bras ballants : sur la scène du meeting, Rabah était malaisé. Quelques minutes après le début de son discours, il a été emmené hors de la scène sous les huées de militants rifains, en début de soirée. Ces derniers, qui s’étaient introduits dans l’auditorium, ont réclamé un commentaire du ministre sur la situation du Rif et les droits de l’homme, une demande récusée par Rabbah. La réaction du responsable islamiste, qui n’a pas pu achever son allocution, a provoqué l’indignation générale.
La rencontre, qui s’est déroulée dans une ambiance survoltée, a été marquée par une forte présence de soutiens du mouvement qui a agité la ville d’Al Hoceïma après la mort d’un marchand de poisson, Mohcine Fikri, happé par la broyeuse d’une benne à ordure de la ville d’Al Hoceïma. Jugés pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat», le noyau dur de la protestation a été condamné à purger une peine de vingt ans de reclusion. Les autres peines confirmées en appel varient entre un an à quinze ans de prison.