Son cabinet, tentant de contenir l’incendie, assure qu’«elle est totalement joignable et mobilisable» et qu’il n’existe pas «de règle kilométrique ni d’interdiction de sortie du territoire.»
Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, le président français Emmanuel Macron avait promis, le 21 décembre, depuis Abidjan, au début des vacances de fin d’année, qu’il « n’y aura pas de trêve pour le gouvernement pendant cette période compte tenu de nos engagements et de l’importance de la situation ».
Malgré le mot d’ordre présidentiel, Élisabeth Borne, ministre française de la Transition écologique et solidaire, a décidé de se rendre à Marrakech pour passer les vacances de Noël avec sa famille, créant des remous au sein de l’opinion publique. Selon le quotidien régional français «Le Parisien» qui a révélé l’information, Élisabeth Borne a pris un avion sur une ligne régulière -à ses dépens- le 23 décembre. Selon son cabinet, la ministre n’est partie «que quelques jours» et sera «intégralement à son bureau» dans une semaine. Pendant son séjour au Maroc, elle se tiendra «en contact permanent» avec son secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, resté en première ligne, indique «Le Parisien».
Le ministre de l’Intérieur français a dénoncé « une polémique inutile » affirmant que « les ministres ont également le droit de passer quelques instants auprès de leurs familles ».
En France, la grève prend des ampleurs inédites. Pour Philippe Moreau-Chevrolet, expert en communication politique, nous sommes «dans une stratégie de désintégration», qui permet de «gagner du temps», alors que l’équilibre des forces dans un conflit social est par nature «non symétrique»: le gouvernement «contrôle son agenda», alors que les syndicats « sont pressés par leur bases », et « n’ont pas forcément les moyens de poursuivre une grève à long-terme »
Emmanuel Macron joue-t-il au pourrissement? Au moment où la grève contre réforme des retraites a entamé quatrième semaine, l’opposition et les syndicats intensifient les critiques contre l’exécutif, accusé de laisser la situation s’enliser en pariant sur un retournement de l’opinion publique pour gagner l’épreuve de force. Tous les regards sont déjà tournés vers Emmanuel Macron et les vœux qu’il prononcera dans la soirée du 31 décembre après quelques jours passés avec sa famille dans le Var.