L’offensive d’Ankara contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie a provoqué jeudi la fuite de milliers de civils face à l’avancée des forces turques et suscite un tollé international.
L’offensive d’Ankara contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie a provoqué jeudi la fuite de milliers de civils face à l’avancée des forces turques et suscite un tollé international.
Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump avait donné un feu vert de facto à l’opération turque en annonçant le retrait de soldats américains stationnés à la frontière entre la Turquie et la Syrie, ont estimé jeudi que l’offensive d’Ankara n’avait pas à ce stade franchi de ligne rouge. Trump a chargé la diplomatie américaine de tenter d’arranger un cessez-le-feu entre la Turquie et les forces kurdes, selon un haut responsable américain.
Interrogé jeudi sur la définition de la ligne rouge évoquée par Donald Trump, un haut responsable du département d’Etat a mentionné « un nettoyage ethnique » ou des « frappes aériennes ou terrestres aveugles contre la population civile ». « Nous n’avons pas vu d’exemples significatifs d’un tel comportement à ce stade », a dit ce responsable lors d’un échange avec la presse sous le couvert de l’anonymat.
A New York, à l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé sa « profonde inquiétude ».
Depuis mercredi soir, Ankara a lancé la phase terrestre de son offensive et ses forces ont franchi la frontière, concentrant leurs opérations dans les secteurs frontaliers de Ras al-Aïn et de Tal Abyad, contrôlés par les forces kurdes. Les forces turques ont conquis onze villages près de ces deux villes, d’après une ONG, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a rapporté aussi des raids aériens turcs.
D’après les autorités turques, six civils ont été tués et plusieurs dizaines blessés par des roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières en Turquie, comme Akçakale. Dans cette ville turque, à un jet de pierre de Tal Abyad, les rues sont désertes et seule une poignée d’habitants brave le danger pour observer une épaisse fumée noire qui monte depuis la frontière. Côté syrien, l’offensive turque a suscité la fuite depuis mercredi de plus de 60.000 personnes, quittant les secteurs frontaliers, d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).