La seconde vague dépasse les capacités de prise en charge des malades, en dépit de la mise en place d’hôpitaux de fortune pour désengorger les structures existantes.
Le ministère tunisien de la santé a décidé mardi 12 janvier d’imposer un confinement général de quatre jours à partir de jeudi pour limiter la propagation de la Covid-19 qui a atteint des records, entraînant une situation «très dangereuse» en Tunisie.
Ces mesures de confinement, qui incluent un couvre-feu renforcé, entrent en vigueur le jour du dixième anniversaire de la révolution, entravant toute commémoration de la fuite de Zine El-Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, dans un contexte de tensions sociales.
Des responsables hospitaliers ont alerté sur la difficulté grandissante à trouver des lits en réanimation, en dépit de la mise en place d’hôpitaux de fortune pour désengorger les structures existantes.
Face à l’augmentation du nombre de décès qui atteint plusieurs dizaines par jour, le ministre de la santé Faouzi Mehdi a indiqué lors d’une conférence de presse qu’il serait interdit de circuler entre 15 heures GMT et 5 heures GMT, de jeudi à dimanche. Un couvre-feu était déjà en vigueur de 19 heures à 5 heures depuis octobre 2020.
«Une situation très dangereuse»
Le ministre a également décidé de suspendre les cours dans les écoles, lycées et facultés du 13 au 24 janvier. Toutes les manifestations culturelles et autres seront interdites durant la période du confinement, a-t-il ajouté. Il a aussi appelé à travailler à distance «le plus possible».
Ces mesures ont été prises sur l’avis de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, après l’identification de plusieurs milliers de nouveaux cas quotidiens ces derniers jours.
La Tunisie, qui n’avait enregistré qu’une cinquantaine de décès lors de la première vague, a recensé 5 343 morts et 164 936 cas au 13 janvier, un nombre sous-évalué comme dans d’autres pays puisqu’il ne comprend que les cas confirmés par des tests.
«La situation dépasse les capacités de prise en charge des malades», a mis en garde Nissaf Ben Alya, directrice de l’Observatoire. Le ministre a attribué cette situation à «l’absence de respect des mesures» sanitaires.