La Tunisie doit mener des «réformes très profondes», selon FMI. Dans une lettre fuitée attribuée au président Kais Saied, ce dernier a qualifié l’institution internationale «de bandes de voleurs», qui veulent «imposer leur agenda à Tunis».
Dans sa lettre, le président tunisien évoque également un soutien à la Russie. L’Assemblée générale de l’ONU a adopté début mars, par une écrasante majorité, une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine», un vote salué comme «historique». Sur les 193 membres de l’Organisation, 141 pays ont approuvé le texte, cinq – Russie, Biéolorussie, Corée du Nord, Erythrée et Syrie –s’y sont opposés et 35 se sont abstenus, dont la Chine. La Tunisie a voté pour le texte après «des pressions», a indiqué Saied.
Le FMI veut que la Tunisie réduise le poids de la fonction publique qui a atteint l’un des niveaux «les plus élevés au monde». La Tunisie a connu à cause du Covid-19 «sa plus grave récession depuis l’indépendance» (en 1956).
Après une chute de quasi 9% du PIB en 2020, la croissance est revenue à un peu plus de 3% en 2021 avec autant de prévu pour 2022. Elle reste toutefois peu suffisante pour résorber un taux de chômage qui dépasse les 18%.
Dès sa formation en octobre – plus de deux mois après le coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet – le gouvernement de Najla Bouden a demandé au Fonds monétaire international (FMI) un nouveau programme d’aide. Les autorités tunisiennes espèrent accord du FMI avant la fin du premier trimestre 2022.