La société Energean, cotée à Londres, a annoncé qu’elle renonçait au développement du gisement gazier d’Anchois, situé au large des côtes marocaines, après une campagne de forage jugée «décevante». C’est ce qu’a confirmé Mathios Rigas, PDG d’Energean, dans un entretien accordé au journal Upstream.
Les premiers résultats du puits Anchois-3, rendus publics en septembre, ont révélé des volumes de gaz inférieurs aux attentes. De son côté, le partenaire du projet, Chariot Energy, avait indiqué que les couches de gaz identifiées dans certaines formations sableuses étaient plus minces qu’escompté, tandis que d’autres cibles plus profondes ne contenaient que de l’eau. «Nous avons trouvé du gaz, mais pas en quantité suffisante pour justifier un développement économique du projet», a déclaré M. Rigas.
Des réserves pour le moment insuffisantes
Le puits Anchois-3 faisait partie d’une campagne destinée à confirmer les ressources dans le bassin du Gharb, où les formations sableuses de type turbiditique constituent les principaux réservoirs. Ces formations, bien qu’identifiées comme potentiellement riches en gaz, ont présenté des résultats hétérogènes lors des tests. Les analyses pétrophysiques ont révélé une porosité insuffisante dans certaines couches, limitant la capacité de production.
De plus, les cibles exploratoires situées sous ces formations ont principalement révélé des aquifères, diminuant davantage le potentiel global du champ. L’absence de connectivité hydraulique suffisante entre les réservoirs complique également la mise en place d’un système de drainage efficace.
L’abandon du projet Anchois n’empêchera pas le Maroc de renforcer son indépendance énergétique grâce à des ressources gazières locales. En plus, Energean a souligné que cette décision n’affectera pas ses autres opérations en Méditerranée où l’entreprise continue d’exploiter des champs prolifiques.
La stratégie future pour le bassin du Gharb pourrait inclure des partenariats technologiques ou l’utilisation de techniques de stimulation avancées pour revigorer les faibles réservoirs identifiés. Cependant, les conditions économiques et le faible ratio réserve/coût d’exploitation rendent un tel scénario improbable à court terme.