Longtemps hostile au Maroc et pourfendeur assumé des relations amicales entre Rabat et Washington, l’ancien sénateur américain Jim Inhofe est décédé, mardi 9 juillet, à l’âge de 89 ans dans un hôpital de Tulsa, dans l’Etat de l’Oklahoma, des suites d’un AVC.
Dès l’annonce du décès par sa famille, la presse américaine n’a pas été tendre avec Inhofe, qui ne s’est pas fait beaucoup d’amis durant sa longue carrière politique. Il fait partie de ces «créatures» de Washington que les citoyens du pays de l’oncle Sam ne portent pas vraiment dans leur cœur.
Il s’est rendu célèbre par son déni légendaire de la réalité scientifique du réchauffement climatique, alors qu’il a occupé le poste de président de la commission sénatoriale de l’Environnement et des Travaux publics de 2003 à 2007, puis de 2015 à 2017. Il était «l’un des plus fervents climatosceptique dans la capitale», rappelle le New York Times.
D’après l’ancien sénateur, cité par le célèbre quotidien new-yorkais, le changement climatique «n’est qu’un hoax (information mensongère) fomenté par les environnementalistes, leurs alliés libéraux dans les médias et les extrémistes qui n’aiment pas tout simplement le capitalisme, le libre marché et la liberté».
Jim Inhofe est aussi un va-t-en-guerre notoire qui a prôné l’utilisation de la force dans le règlement des conflits dans le monde. Il a notamment siégé au sein de l’importante commission des forces armées du Sénat américain, exploitant sa position pour servir ses intérêts personnels, comme manigancer contre les rapports amicaux entre les Etats-Unis et le Maroc.
Grâce aux largesses du régime algérien, Jim Inhofe a œuvré, tout au longtemps de ses 28 ans de mandat, à plaider farouchement la cause du Polisario, qui n’avait meilleur avocat que lui dans les travées du Sénat. Les séparatistes et leurs maîtres algériens étaient très tristes après sa retraite en novembre 2022. Il ne serait pas étonnant s’ils érigent une statue à sa mémoire.
Dans un dernier baroud d’honneur, Jim Inhofe a essayé, en juillet de la même année, d’obtenir la délocalisation loin du Maroc de l’exercice militaire African Lion, sous prétexte que le Royaume ne s’est pas montré «sérieux» dans la recherche d’une solution au conflit au Sahara marocain. Les militaires américains, qui sont les mieux au fait des réalités de terrain, lui ont gentiment opposé une fin de non-recevoir.
Inhofe a été à l’initiative de plusieurs demandes de sanctions contre le Maroc, notamment l’embargo sur la vente d’armes. Pendant plus de 2 ans, il a réussi à empêcher la signature de l’accord tripartite entre les Etats-Unis, le Maroc et Israël. Il est intervenu personnellement auprès du président Donald Trump pour ne pas reconnaître la marocanité du Sahara, un point central dudit accord.
Motivé par la grande générosité renouvelée de ses amis algériens, qui ont augmenté les enchères plus que jamais suite à la décision de Trump, Jim Inhofe est revenu à la charge pour tenter une dernière fois d’annuler cette reconnaissance, en ralliant d’autres sénateurs à sa cause. En vain. Paradoxalement, son successeur comme sénateur de l’Oklahoma, Markwayne Mullin, est un soutien de la marocanité du Sahara.