« Le Gouvernement ne permettra aucune marche non déclarée conformément aux lois en vigueur » et « prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de la loi ». Cet extrait du communiqué lu ce jeudi par le ministre du Budget, Driss El Azami El Idrissi, à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement, a le mérite d’être on ne peut plus clair.
A quatre jours de la date annoncée par les enseignants stagiaires pour la tenue d’une manifestation « d’ampleur nationale » à Rabat, l’équipe dirigée par Benkirane se montre inflexible.
Si le communiqué indique que le Gouvernement demeure ouvert au dialogue, il est surtout dit qu’il ne compte pas faire machine arrière. « Il n’y aura aucun recul concernant les deux décrets régissant la formation et le concours d’accès aux CRMEF, et que le dialogue se poursuivra suivant ce schéma ».
Du côté de la Coordination des enseignants stagiaires, Jawad Boukarai déclare ce soir à Barlamane.com que ce gouvernement « ne peut pas parler de dialogue alors qu’il n’a pas su gérer la situation lors de nos derniers sit in autrement que par la violence ». Selon ce porte-parole de l’organisation, la marche de dimanche aura bien lieu à Rabat et elle sera bien, comme annoncé précédemment, « d’une ampleur nationale ».
La cause des enseignants stagiaires a de l’écho au Maroc depuis la diffusion d’images montrant la violence des interventions policières lors des manifestations du 7 janvier dernier. Une vague d’indignation des internautes marocains s’était alors déclenchée sur les réseaux sociaux. On a même parlé de « jeudi noir » avec, selon la Coordination des enseignants stagiaires, plus de 200 blessés dans plusieurs villes du pays.
Lors de ces manifestations, pas moins de 20.000 personnes -selon les organisateurs – avaient alors battu le pavé dans plusieurs villes du pays, pour réclamer l’annulation de deux décrets du ministère de l’Education nationale. Les textes portent sur la séparation entre la formation et le recrutement et prévoit une baisse conséquente des salaires.