L’instance dirigeante du football africain a annulé «avec effet immédiat» un accord d’un milliard de dollars sur les droits de télévision et de marketing avec la société Lagardère, leader mondial français de la diffusion et de la distribution de contenus, à la suite de contentieux sur les règles de la concurrence.
La compagnie française, qui a qualifié cette décision d’«illégale, déraisonnable et injustifiée» a annoncé qu’elle défendrait son accord avec la CAF. Le contrat couvrait la période de 2017 à 2028. Elle a laissé entendre qu’elle pourrait accepter des modifications aux termes de l’accord, mais que si tout le reste échouait, elle demanderait une compensation financière.
La CAF a déclaré qu’elle n’avait pas d’autre choix que d’annuler l’accord après qu’en 2017, l’Autorité égyptienne de la concurrence (ECA) « a constaté que l’accord enfreignait les règles de la concurrence égyptienne parce que Lagardère avait été nommé agent exclusif de la CAF pour les droits marketing et médias pendant une période ininterrompue de 20 ans sans appel d’offres. Par la même décision, l’ECA a déclaré l’accord nul et non avenu et a imposé un certain nombre de mesures correctives à la CAF. Ces recours comprenaient l’obligation de résilier immédiatement l’accord et de suspendre ses effets sur le marché égyptien » détaille la CAF.
Le tribunal a condamné Lagardère à une amende de 100 millions de livres égyptiennes CAF (6,2 millions de dollars). La Commission de la concurrence du marché commun de l’Afrique orientale et australe (CCC) avait également constaté en 2017 que l’accord contrevenait aux règles de la concurrence. « Compte tenu de l’évolution de la situation, la CAF n’a d’autre choix que de résilier l’accord », a-t-il déclaré, ajoutant que la résiliation de l’accord « est la conséquence juridique des jugements des tribunaux égyptiens et des recommandations et de la décision imminente du CCC. »
Mais, selon le groupe français, «rien ne saurait justifier une résiliation du contrat et pas davantage l’enquête en cours de la commission de la concurrence du COMESA (CCC) qui n’a encore rendu aucune décision.» La société « regrette profondément cette situation et invite la CAF à revenir au plus vite à une position raisonnable et à continuer comme elle à honorer ses engagements. »
Le groupe annonce qu’il«incombe à la CAF de se joindre aux efforts de Lagardère Sports dans le cadre de la procédure en cours, afin de permettre la poursuite du contrat, éventuellement ajusté en fonction des discussions menées avec les autorités, dans leur intérêt commun et dans celui du football africain» et prévient qu’à défaut, «(elle) engagerait toute action pour défendre ses droits et obtenir une complète indemnisation du préjudice qu’elle subirait» pointe le groupe.