Conséquence logique de la surenchère des locataires du palais El Mouradia, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Algérie sont au plus bas depuis un quart de siècle. Le volume des échanges entre les deux pays voisins n’a guère dépassé les 130 millions de dollars en 2023 et il est même en baisse de 62% par rapport à une année auparavant, d’après des statistiques officielles de l’Office des changes.
C’est une lapalissade de rappeler que les échanges bilatéraux accusent le contrecoup de la décision de l’Algérie de fermer les vannes du gazoduc Maghreb-Europe, quoique celui-ci profitait essentiellement au trésor algérien.
À fin 2021, la balance commerciale bilatérale pesait près de 700 millions de dollars et était largement excédentaire pour l’Algérie, puisque le Maroc en importait pour 580 millions de dollars, essentiellement du gaz naturel via ledit gazoduc.
Depuis, les importations marocaines n’ont cessé de se rétracter pour s’établir, l’année passée, à 65 millions de dollars, notamment les dattes. En revanche, le Royaume a exporté vers le pays voisin des marchandises pour presque la même valeur (65,3 millions de dollars), notamment des épices, du verre et du plastique.
Ces chiffres démontrent que la région maghrébine va rester pour longtemps la région la moins intégrée au monde. Quoiqu’ils puissent arguer, les généraux algériens seront jugés par l’histoire comme les fossoyeurs des espoirs d’édification maghrébine.