Invité de l’émission « Mais encore » diffusée sur 2M lundi 28 mars, l’avocat Eric Dupond-Moretti s’est exprimé sur l’affaire concernant Catherine Graciet et Eric Laurent. Pour lui, « on ne peut pas les qualifier de journalistes », ajoutant qu’ils « n’ont pas fait chanter le chef de l’Etat mais l’Etat lui même ».
Dés le début du programme diffusé dans la soirée, l’animateur Hamid Barrada lui a demandé s’il avait rencontré le roi Mohamed VI dans le cadre de cette affaire. Après avoir répondu par l’affirmative, Me Dupond-Moretti a tenu a rappeler qu’il était « tenu par le secret professionnel, quelque soient les personnes que j’ai l’honneur de défendre ».
L’avocat a ensuite insisté sur l’idée que c’est bien les deux présumés maîtres chanteurs qui ont contacté le Palais royal et non le contraire, comme ils le prétendent. De même, comme le prouve les enregistrements, lors de la rencontre avec Hicham Naciri à Paris, « ils sont les premiers à parler d’argent ».
Au sujet des révélations qu’ils ont prétendu être en mesure de publier dans le livre qu’ils préparaient, il juge que « c’est du pipo ». La preuve, dit il, au moment de leur audition, ils auraient pu étaler leurs cartes et dire: « voilà ce que je voulais publier ». Ils ne l’ont pas fait.
« Ils ont même contesté le fait que la police ait procédé à des écoutes, et la Cour d’appel leur a dit d’aller se faire voir ailleurs ».
Connu pour être le « champion des acquittements », celui qui en a plus d’une centaine à son actif, a précisé que « le Maroc n’a rien manipulé du tout, le Maroc est victime ».
A la question « ont ils bénéficié de la complaisance de journalistes français? », Dupond-Morretti répond par l’affirmative, donnant l’exemple de passage d’Eric Laurent sur France 3, où il n’a même pas été question de l’échange d’argent. Mais, ajoute t’il, des médias de référence comme le Canard enchaîné, n’ont pas été tendres avec eux. « Ils ont publié un édito pour dire que ces gens là n’étaient pas journalistes ».
Pour rappel, en août dernier, le Royaume du Maroc a déposé une plainte auprès du procureur de la République à Paris contre Eric Laurent et Catherine Graciet pour chantage et tentative d’extorsion de fonds. Ils ont été mis en examen suite à un flagrant délit, sur la base d’enregistrement réalisés dans la capitale française alors qu’ils recevaient « une avance » des mains de l’avocat Hicham Naciri. Ils sont accusés d’avoir réclamé 3 millions d’euros à l’entourage du roi du Maroc en échange de la non publication d’un livre contenant « des révélations ».