Le nombre de femmes jihadistes espagnoles en majorité d’origine marocaine, qui se sont rendues en Syrie ou en Irak pour intégrer les rangs de l’Etat islamique ou Daech depuis 2013 a atteint 21, selon une étude de Carola García-Calvodu du think-tank espagnol « Real Instituto Elcano ».
Par ailleurs, selon la procureur de l’Audience nationale (haut tribunal espagnol), Dolores Delgado, entre le 1er janvier 2014 et le 28 mars 2017, le nombre de détenus pour jihadisme en Espagne a atteint 204, dont 25 femmes.
Ces chiffres ont été publiés lors d’une journée organisée mercredi à Madrid par l’institut Elcano sous le thème « le rôle de la femme dans le jihadisme global, la prévention de la radicalisation violente et la de-radicalisation ».
Selon Dolores Delgado, ces femmes « sont plus idéalistes, combatives et déterminées », et lorsqu’elles disent qu’elles ont l’intention de se rendre dans les zones de conflit, elles le font.
Elles sont normalement recrutées à travers les réseaux sociaux. « Dans le cas de l’Espagne, nous n’avons pas de deuxième ou troisième générations radicalisées, mais nous avons noté qu’avant de se rendre en zone de conflit, elles (ces femmes) retournent à leur pays d’origine (généralement le Maroc) et là-bas elles complètent le processus de radicalisation », a précisé Dolores Delgado.
Par ailleurs, selon l’institut Elcano, 60% de ces femmes étaient impliquées dans des tâches de recrutement, de radicalisation et d’envoi de combattants, et 33% étaient recrutées pour se rendre aux zones de conflit mais n’ont pas pu le faire car ayant été arrêtées.
Il ressort également de cette étude que 56% des femmes jihadistes se sont radicalisées à travers Internet. D’autre part, la moyenne d’age des hommes qui embrassent la cause jihadiste en Espagne, est de 31 ans contre 24 ans pour les femmes. 75% d’entre elles sont âgées entre 19 et 28 ans, et aucune des détenues en Espagne n’est analphabète alors que chez les hommes, 10% le sont.